En passant la ligne d’arrivée en Guadeloupe cette nuit à 01 heures 32 minutes 14 secondes (heure de Paris), Lalou Roucayrol s’est adjugé la deuxième place en catégorie Multi50 dans cette 9e édition de la Route du Rhum – La Banque Postale, après 15 jours 12 heures 30 minutes 14 secondes de mer. Le skipper de Région Aquitaine-Port Médoc, qui a chois une route nord au plus près de la route directe, a réalisé un très joli parcours malgré des derniers milles interminables dans la pétole. Déjà troisième de la Route du Rhum en 2002 en classe Orma, le marin a été accueilli de la plus belle des manières à Pointe-à-Pitre.
Les premières réactions de Lalou Roucayrol :
« Les dernières heures de course ont été dures. Un véritable enfer ! Trois nœuds de vent pour arriver depuis Basse-Terre jusqu’à la ligne d’arrivée : la pétole, c’est un truc de dingue, un truc usant ! Mais maintenant, ce n’est que de la joie. L’accueil à Pointe-à-Pitre est tellement formidable ! Déjà en 2002, c’est incroyable. Le plus bel accueil qu’on puisse avoir, c’est ici en Guadeloupe. Je suis vraiment super content… Une deuxième place, c’est clair, c’est magique. J’ai vraiment été la chercher. J’ai pris conscience que je pouvais faire un podium à partir du moment où Yves Le Blévec a cassé. Cette nuit-là, c’était du délire intégral. Mon bateau est top. Il est solide car il a été construit pour un tour du monde contre vents et marées et non juste pour une transat. C’est sûr que j’ai du poids. Plus que les autres, mais parfois c’est bien… la preuve. Nous avons eu des conditions difficiles, comparables à celles que j’ai pu connaitre par le passé en 60 pieds ORMA, avec des pointes à 27-28 nœuds, sans rien y voir avec des vagues dans tous les sens. Je ne sais pas comment c’est passé, mais c’est passé. Si on n’avait dit que je terminerais deuxième avant le départ, j’aurai signé direct. Participer à une Route du Rhum, c’est magique parce que c’est une ambiance, un parcours… Et faire un podium… Michel Ethévenon a créé cette course en 1978. C’est aujourd’hui une course de légende et à chaque édition les histoires sont belles. Je vais maintenant me laver et boire du rhum. Il parait qu’il est bon en Guadeloupe ! (rires) »
Loïc Féquet "très heureux"
Deux heures plus tard, à 3h30 ce mardi 16 novembre, Loïc Féquet sur le trimaran Maître Jacques franchissait la ligne d’arrivée en 3e position. Son temps de course : 15 jours, 14 heures, 28 minutes et 26 secondes à la vitesse moyenne de 9.45 noeuds. Pénalisé par un pilote automatique défectueux depuis les premiers jours de course, Loïc a dû puiser loin dans ses ressources pour aller au bout de sa course. Privé de nourriture consistante depuis 24 heures, le skipper de Maître Jacques était pourtant rayonnant à son arrivée à Pointe à Pitre, accueilli par ses proches et son partenaire qui vivaient là, eux aussi, leur toute première arrivée de course au large, avec en plus avec un podium à la clé : émotions garanties ! Seul bémol à cette belle fête, le troisième des Multi 50 n’a pas eu droit au ponton d’honneur de la course.
Les premiers mots de Loïc Féquet :
« C’était une première pour moi, en solitaire : j’ai beaucoup à apprendre mais on a quand même un podium ! C’est bien ! Je suis très heureux pour Maître Jacques, d’autant que le 1er septembre dernier, il y a deux mois et demi seulement, notre partenariat n’existait pas encore ! Tout cela est très, très positif ! »
Quel premier enseignement tires-tu ?
Loïc Féquet : « Techniquement, il faut, en amont, préparer chaque chose dans le détail. Il faut que tout soit parfaitement organisé à bord. »
Physiquement comment as-tu vécu cette première expérience du solitaire ?
Loïc Féquet : « L’expérience m’a manqué. Il faut trouver ses limites et apprendre à ne pas les dépasser, mais la navigation en solitaire ne me déplait pas ! Il faut en revanche apprendre à tout anticiper. »
La gestion technique du bateau en solo ?
Loïc Féquet : « Cela ne m’a posé aucun problème. Le bateau est nickel, à part ce gros souci de pilote automatique qui m’a vraiment pénalisé. Il faut reconnaître aussi que l’on n’a pas rencontré de conditions météo difficiles. »