La guerre du Pacifique bat son plein

Groupe Bel dans le Pacifique
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Dans leur message de la nuit, Kito de Pavant et Sébastien Audigane plantent le décor de fin du monde qui les entoure. « Des vents contraires de 40 nœuds, des rafales à 50, ça cogne sévère… » La copieuse dépression héritée de l’ex-cyclone Atu a en effet pris au piège dans les mailles très resserrées de ses isobares quatre équipages qui vivent des heures aussi éprouvantes qu’exténuantes. Face à ce monstre à l’évolution aussi sournoise que rapide, tous ne sont pas logés à la même enseigne ce samedi.

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Tout dépend en effet du positionnement par rapport au phénomène qui, dans l’hémisphère Sud, génère tout autour de son cœur, des vents survoltés tournant dans le sens horaire. Les équipages de Groupe Bel et Estrella Damm, les plus exposés, voient depuis hier après-midi le vent monter dans les tours sur une mer démontée, parée de son manteau blanc des plus mauvais jours. Ils ont connu le pire ce samedi matin au petit jour (heure française) sur sa bordure sud. Leurs vitesses de progression de l’ordre de 16 nœuds cet après-midi révèlent qu’ils avancent désormais dans l’est de ce système dans un flux soutenu au portant.

Sécurité d’abord, cap au nord
Face à ce phénomène, le mot d’ordre est le même pour tous : la sécurité à bord d’abord. Profitant de leur « retard » par rapport à ce phénomène, les filles de Gaes Centros Auditivos ont surtout mis hier le cap au nord, et volontairement freiné leur progression. L’objectif était pour elle de s’écarter du centre et de se positionner sur la bordure supérieure de ce cette dépression très creuse surtout redoutée pour la mer mauvaise et impitoyable qu’elle lève sur son passage. Quant à Wouter Verbraak et Andy Meiklejohn, ils n’ont malheureusement pas fini d’en baver. 200 milles dans le sud-est de Gaes Centros Auditivos, Hugo Boss flirtait ce matin avec le centre de la dépression.

Dans l’est de ces quartiers océaniques de temps de guerre, la course garde tous ses droits. La bataille bat toujours son plein pour la 3è place. Le bras de fer se poursuit entre Renault ZE et Neutrogena. Pachi Rivero et Tonio Piris, qui ont vu Ryan Breymaier et Boris Hermann revenir en force hier, ont désormais attrapé les mêmes vents de nord-ouest dans leurs voiles. Les Cantabriques, qui font preuve d’une belle combativité, progressent à près de 17 nœuds vers la deuxième porte de sécurité, distante de 200 milles environ ce samedi après-midi. Sur Mirabaud, Dominique Wavre et Michèle Paret n’ont pas encore dit leur dernier mot.

Les équipages de Virbac-Paprec 3 et de MAPFRE ne cèdent rien comme le prouvent encore les 10 petits milles qui ont bien du mal à les séparer au dernier classement. Par 48° Sud, ils profitent de conditions favorables pour encore accélérer la foulée vers la dernière porte de sécurité aux détours de l’Antarctique. Les 452 milles parcourus à 18 nœuds de moyenne par les champions olympiques espagnols donnent la mesure et la teneur de la course-poursuite infernale qui anime les devants de la grande scène pacifique à un peu moins de 2000 milles du cap mythique qui marque l’entrée dans les eaux de l’Atlantique.

Classement de 15h
1 Jean Pierre Dick – Loick Peyron VIRBAC-PAPREC 3 à 8849,3 milles de l’arrivée
2 Iker Martinez – Xabi Fernandez MAPFRE à 10,1 milles du leader
3 Pachi Rivero – Antonio Piris RENAULT Z.E à 1229,8 milles
4 Boris Herrmann – Ryan Breymaier NEUTROGENA à 1293,2 milles
5 Dominique Wavre – Michele Paret MIRABAUD à 1491,5 milles
6 Kito de Pavant – Sebastien Audigane GROUPE BEL à 1838 milles
7 Alex Pella – Pepe Ribes ESTRELLA DAMM à 1924,5 milles
8 Wouter Verbraak – Andy Meiklejohn HUGO BOSS à 2073,4 milles
9 Dee Caffari – Anna Corbella GAES CENTROS AUDITIVOS à 2201,5 milles
10 Gerard Marin – Ludovic Aglaor FORUM MARITIM CATALA à 3382,4 milles
11 Juan Merediz – Fran Palacio CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 3662,9 milles
12 Jaume Mumbru – Cali Sanmarti WE ARE WATER à 4460,7 milles