Un noeud de vitesse, certains jettent l’ancre pour ne pas reculer, d’autres sont très près des rochers … « Le meilleur mot pour résumer le départ de cette étape est frustration. » Ian Walker, skipper d’Abu Dhabi Ocean Racing. « Pour vous donner une idée, on a couvert 0,6 mille ces deux dernières heures. Hier, on est bien partis de la baie du Cap ; on a bien creusé notre avance puis on s’est retrouvés coincés dans une zone sans vent à la côte et la flotte nous a avalés. »
Car pas de dépression ni de vent fort pour les six Volvo Open 70 : le système est plus à l’est que prévu et les concurrents sont coincés entre deux dépressions, dans une zone peu ventée. Selon les modèles météo, ils en ont pour 12 à 24 heures. Pour éviter les rochers ou, même, pour ne pas reculer, Telefónica a carrément dû jeter l’ancre. À bord de Camper, Will Oxley a même déclaré : « Avec le vent qu’on a en ce moment, on pourrait bien fêter Noël en Afrique. »
C’est vers 14h15 (heure française) que Groupama 4 passait devant le cap des Aiguilles et entrait ainsi dans l’océan Indien Et si les néo-Zélandais de Camper étaient les seuls à rester dans le sillage de Groupama 4, les écarts commençaient à se creuser vis à vis des leaders au classement général. Forts de leur position de leader, Franck Cammas et son équipage étaient les premiers à décoller en milieu de matinée ce lundi, suivis comme leurs ombres par les néo-Zélandais, puis par les Américains de Puma, alors que Sanya, Abu Dhabi et Telefonica étaient relégués entre 9 et 20 milles…
En début d’après-midi, le vent se remettait en marche avec un flux de secteur Sud-Sud Ouest d’une dizaine de nœuds. Mais si l’évolution météo dans les heures qui suivent devrait légèrement favoriser les leaders, il risque de ne pas en être de même demain mardi quand les premiers vont s’approcher d’un minimum dépressionnaire dont les fluctuations semblent très aléatoires ! Oscillant sur la route de la flotte au large de Port-Elizabeth, ce système tend à se combler sur place en laissant derrière lui un magma informe de brises évanescentes… Le chemin vers Madagascar apparaît truffé de pièges difficiles à prédire et tout peut arriver en ce deuxième jour de course alors qu’à peine 120 milles ont été parcourus ces premières 24 heures.
La navigation après le cap des Aiguilles s’annonce assez complexe. En effet, la brise ne sera pas très soutenue la nuit prochaine et un régime de secteur Est modéré (donc contraire) pourrait même prendre forme le long des côtes sud-africaines dès mardi midi ! Les 600 prochains milles sont ainsi très incertains et il faudra probablement tricoter avec des vents très irréguliers jusqu’à atteindre enfin l’anticyclone des Mascareignes centré entre les Kerguelen et Madagascar. Un régime d’alizés d’une vingtaine de nœuds de secteur Nord, puis Nord-Est sera stabilisé et il est pratiquement acquis que le premier à entrer dans cette bordure des hautes pressions aura un net bonus.
Classement de 14h
1. Groupama 4
2. Camper – à 0,6 mille du premier
3. Puma – à 4,3 milles du premier
4. Sanya – à 9 milles du premier
5. Abu Dhabi Ocean Racing – à 12,8 milles du premier
6. Telefonica – à 19,8 milles du premier