La flotte ralentie au coeur de la dorsale

Gedimat Cavalaire - Barcelone
DR

Le vent a commencé à montrer quelques signes de faiblesses la nuit dernière. En milieu de matinée, il avait pratiquement déserté. Pendant de nombreuses heures, les monotypes, au près, n’ont pas dépassé les 1,5 à 2 nœuds, entravés de surcroît est par un courant traversier. Toutefois, les vitesses n’ont jamais été nulles et la progression vers le finish de cette première étape de La Generali Solo, laisse entrevoir une arrivée dans moins de 24 heures.
 
Dans ce contexte aléatoire, personne n’a vraiment  n’a pris l’ascendant (moins d’un mille entre les 8 premiers).  Chacun a placé ses pions sur l’échiquier en espérant être le premier à accélérer. D’un côté, les partisans du large, comme Gwenaël Gbick (Made in Midi), David Kenefick (Full Irish) ou Thierry Chabagny (Gedimat) qui espèrent être les mieux placés pour toucher le nouveau vent de sud-est. De l’autre, ceux qui ont choisi de rester à l’intérieur de la route comme Paul Meilhat (Skipper Macif 2011) ou Gildas Mahé (Ports d’Azur- Interface Concept) pour traverser plus rapidement la dorsale. Cinq milles séparent ces deux groupes extrêmes. Entre les deux, une multitude de positions proches de la route directe, qui avantagent Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012), Nicolas Lunven (Generali) ou Gildas Morvan (Cercle Vert) au classement de l’après-midi.
 
Mais à l’échelle du parcours, tout ceci est affaire de centimètres, et surtout de paris pris sur l’avenir car nul n’est absolument certain de ce que la météo réserve. C’est aussi une affaire de finesse dans la navigation, de réglages bien ajustés, de barre légère pour ne pas casser la vitesse du bateau et de virements de bord bien placés. Tant que le vent n’est pas durablement installé, ces pouillèmes ont un prix : de nombreuses heures sur le pont et de maigres minutes à la bannette… Mais sur la route de Barcelone, il y a de nombreux lots de consolation : la douceur des températures diurnes, les lumières de l’aube et du crépuscule et des compagnons de route fort sympathiques.

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Ils ont dit :

Xavier Macaire (Skipper Hérault) : ” Cette nuit, deux bateaux sont partis plus sur le nord, moi j’étais plus au sud de la route, et ça a un peu distribué, une fois pour l’un, une fois pour l’autre. En fin de nuit, ils ont eu un peu plus de vent au nord. Mais je suis content. J’allais assez vite et malgré un mauvais départ,  j’ai pu remonter des places. La dorsale se présente à nous en ce moment, on devrait en sortir cet après-midi, choper du vent de sud-est qui sera suffisamment soutenu pour faire un bord pour l’arrivée à Barcelone ”
 
Nicolas Lunven (Generali) :” En ce moment je vois une étendue d’eau qui ressemble à un miroir, c’est plutôt ambiance short, casquette, crème solaire, pour pas trop cuire au soleil. J’ai 1,4 nœuds de vent, donc ça ne va pas très très vite, juste devant moi,  j’ai Fabien Delahaye, à gauche Adrien Hardy, derrière Gildas Mahé. J’ai privilégié l’option nord-ouest par rapport à la route directe, ça permettait d’aller un peu plus vite avec le bateau au niveau du vent. Par chance, à un moment donné, on a eu une risée que les autres n’ont pas eue, du coup, on a bien avancé avec le groupe avec qui j’étais. Ca a permis de me retrouver bien positionné, mais la route est encore très longue.”
 
Paul Meilhat (Skipper Macif 2011) :” On est dans le cœur de la dorsale, on est tous arrêtés. J’ai peur que tout ce qu’on a fait depuis le début n’ait servi à rien. Je m’en suis super bien sorti cette nuit. J’étais content. En plus j’ai réussi à me reposer un peu. Mas en ce moment ce n’est pas facile. Les bateaux sont à moins de 2 nœuds, et ça commence à bien cogner. Du coup je pense que demain dans la journée, on sera à Barcelone. Demain 16h, ça parait réaliste.”
  
Gildas Morvan (Cercle Vert) :” Ce matin on est empétolé, c’est le lac complet. Il y a eu un peu de vent, ça a un peu avancé, mais depuis deux heures ça mouline sévère. Dans la pétole, on mange, j’ai rangé le bateau, j’ai essayé de dormir aussi un peu, mais le vent change sans arrêt. Dans les prochaines heures, ça ne va pas être folichon. C’est déjà le cagnard, il fait déjà très très chaud. J’essaie de me décaler un peu dans le nord, on essaie de toucher un peu plus de vent “.
 
Adrien Hardy (Agir Recouvrement) :” C’est le grand beau temps, la mer est d’huile, il y a très peu de vent depuis hier soir. On avance entre 1 et 3 nœuds. Ce qui est bien c’est qu’il n’y a aucune vague donc le bateau avance quand même un peu. Cette nuit ça n’a pas été évident parce que le vent a pas mal bougé, j’ai fait le choix de mettre le pilote et de me reposer un petit peu ; j’avais envie d’être en forme pour les transitions à venir. J’ai peut être perdu un petit peu mais je suis en train de regagner.”
 
Classement de 18h
1        SKIPPER MACIF 2012 Fabien Delahaye à 98.31 milles du but
2        SKIPPER MACIF 2011 Paul Meilhat    à 0.55 mille du leader
3        PORTS D’AZUR – INTERFACE CONCEPT Gildas Mahé à 0.63 mille du leader
4        GENERALI Nicolas Lunven à   0.89 mille du leader
5        SKIPPER HERAULT Xavier Macaire à 0.98 mille du leader
6        AGIR RECOUVREMENT Adrien Hardy à 1.13 mille du leader
7        BRETAGNE CRÉDIT MUTUEL PERFORMANCE Anthony Marchand à 1.16 mille du leader
8        BRETAGNE – CRÉDIT MUTUEL ESPOIR Corentin Horeau à 1.83 mille du leader
9        CERCLE VERT Gildas Morvan à 2.69  milles du leader
10      LAFONT PRESSE Matthieu Girolet à 3.80 milles du leader