La flotte poussée vers les portes des glaces par le Gulf Stream

Brunel Newport-Lisbonne
DR

Après Mapfre, c’est Abu Dhabi Ocean Racing qui a pris la tête de la flotte, mais au milieu de la nuit, Brunel est revenu à la hauteur du bateau des Emirats et ce matin, Bouwe Bekking et ses hommes disposent d’une avance de 2,5 milles sur son adversaire direct. Jusqu’ici, la Transat ressemble à du match racing, où les équipages essaient de grappiller des mètres en adaptant la voilure aux conditions extrêmement variables.

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Les bateaux profitent du Gulf Stream pour remonter vers l’est-nord-est ce matin avec un vent de nord ouest inférieur à dix noeuds. Aucune option tactique ne se présente et il s’agit surtout d’éviter les calmes et d’essayer de contrôler ses adversaires. Au cours de la journée le vent devrait revenir vers le sud-ouest. Dans ce vent faible, c’est le courant qui reste important comme le souligne Charles Caudrelier : “Si on sort du Gulf Stream, on n’est plus dans le match”.

Si Alvimedica et SCA sont légèrement à la traîne, les écarts sont infimes au niveau d’une transat avec moins de huit milles entre le leader et les jeunes Américains à l’arrière de la flotte.

Ce lundi soir, le reporter sur Abu Dhabi Ocean Racing Matt Knighton signalait que trois bateaux ont provoqué la colère d’Ian Walker en ne pas respectant les rails au large des côtes américaines. Abu Dhabi aurait perdu des milles quand Dongfeng, Mapfre et SCA sont entrés dans cette zone. « Nous avons regardé leurs trajectoires sur l’ordinateur et ils avançaient contre le sens permis. Ce n’est pas simplement un petit dépassement. C’est comme s’ils traversaient l’autoroute avec un vélo avant de remonter dans le sens opposé de la circulation. Tandis que nous nous sommes efforcés à faire une série d’empannages pour contourner cette zone ».

La seule réaction officielle de la Volvo Ocean Race précise que le Comité de Course analyse actuellement les routes prises dans ces rails de séparation et les passages près des zones d’exclusion.  Depuis, le débat fait fureur sur les blogs et sur les réseaux sociaux. S’agit-il d’une erreur sur la cartographie ou un d’oubli dans les Instructions de Course, une erreur de lecture de ces cartes électroniques (comme lors du chavirage de Vestas Wind), une erreur de positionnement précis ? Si faute il y a eu, était-ce intentionnelle, montrant un non-respect des règles ou est-ce que ces rails de séparation ne sont pas aussi importants que ceux qui se trouvent lui au large du cap Finisterre, au large d’Ouessant  ou dans le Pas de Calais ? On va sans doute être contraints d’attendre la fin de la transat pour connaître la décision du Comité de course et une décision éventuelle du Jury. Etant donné que la question a été soulevée par le leader actuel au classement général, Abu Dhabi, les enjeux sont importants, car une pénalité lourde risquerait de donner un tel avantage à l’équipe des Emirats, que sauf incident majeur, sa victoire serait quasiment assurée.

Classement de 9h
1. Brunel
2. Abu Dhabi à 2,5 milles
3. Mapfre à 3,6 milles
4. Dongfeng à 4 milles
5. SCA à 6,1 milles
6. Alvimedica à 7,3 milles