À 06h05, les spis se gonflent sur la ligne de départ mouillée devant Lorient. Les douze équipages partent au petit jour dans 5 petits nœuds de nord-est. Team OmanSail prend la tête jusqu’à ce que le vent tombe à la hauteur de la presqu’île de Quiberon. Il est 08h30, les positions changent, Sodebo, Groupama 34, Courrier Dunkerque 3, Ville de Genève Carrefour AddictionS et Iskareen gèrent parfaitement cette première transition.
Les hommes de Nantes St Nazaire E.Leclerc, eux, se retrouvent coincés dans une bulle sans vent. Alors ils jouent le tout pour le tout en partant au large de l’île de Houat pendant que les 11 autres M34 restent à l’intérieur. La matinée s’étire sous spi alors que l’équipage de Corentin Douguet fait route à part. À la VHF, le skipper explique : « quand tu es derrière, c’est plus simple de se libérer et de ne pas suivre bêtement le groupe. On a joué le vent qu’on avait. »
En milieu d’après-midi, l’apparition d’un vent thermique d’ouest resserre toute la flotte. Les bateaux s’alignent sur la route vers la marque de parcours Les Bœufs, au large de Noirmoutier. « Les bateaux sont assez proches » explique le skipper de Courrier Dunkerque 3 Daniel Souben. « Avec tout ce qui s’est passé au niveau des transitions, il aurait pu y avoir des écarts beaucoup plus importants. » Les Nantais sont au vent, un peu en avance … Ils semblent bien placés. Mais le verdict des Bœufs est différent : les équipages sous le vent ont finalement été plus rapides et Bretagne Crédit Mutuel Elite, OmanSail, Groupama 34 et Iskareen passent en tête. Nantes St Nazaire E.Leclerc pointe à la dernière place.
Les 84 milles de l’étape ne sont toutefois pas terminés et les positions de ce piégeur coefficient 3 peuvent encore complètement changer. Restent une bataille d’empannage entre l’île d’Yeu et la côte et l’atterrissage à St Gilles dans un vent thermique incertain. Les marins prévoient une arrivée autour de 20h si les 10 nœuds de nord-ouest actuels se maintiennent.
Ils ont dit
Corentin Douguet, skipper de Nantes St Nazaire E.Leclerc : « On a pris une molle après le départ et on a décroché du paquet. Nous avons alors joué avec le vent que nous avions. Tout le monde a lofé et optionné en s’écartant beaucoup de la route, ça ne nous paraissait pas forcément cohérent à ce moment-là. Évidemment, quand tu es derrière, c’est plus simple de se libérer et de ne pas suivre bêtement le groupe. Dans le pire des cas, on se sera bien remis dans le match ; dans le meilleur, ce sera encore un peu mieux que ça ! »
Tanguy Cariou, tacticien de Groupama 34 : « Ce genre de météo, c’est toujours un peu stressant. Il faut avoir un œil sur tous les adversaires. Nous sommes sortis trois ou quatre de la dernière transition qui s’est jouée au milieu de l’après-midi au moment de l’arrivée du thermique. Après les Bœufs, c’est une nouvelle portion du parcours qui commence. »
Pim Nieuwenhuis, navigateur d’Iskareen : « Un bon départ de Lorient, une transition à Quiberon et une autre transition lors de l’arrivée du thermique. Nous allons vite et sommes contents de notre position : un équipage heureux ! À part Christiane, tout l’équipage est un peu rouge. La météo est magnifique, on se croirait déjà en Méditerranée ! Si le thermique se maintient, on devrait arriver à St Gilles dans la soirée, mais il n’est pas très bien établi. »