La chronique de Capian : “On (re)commence quand ?”

Capina Roi du Matelas Prologue Nates Açores 2006
DR

L’autre nuit, dans le car qui  m’amenait à Barcelone pour ramener le bateau de la toute dernière course 6.50 pour 2006,  je n’ai pu m’empêcher de regarder dans le rétroviseur, l’occasion de faire le point sur cette saison sportive. Et de revivre les évènements de l’année écoulée.

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Il semble que le travail de l’hiver pendant lequel nous avons tenté avec un autre Super-Câlin de mutualiser nos entraînements et notre préparation ait été fructueux et m’ait permis de progresser (victoire d’étape Minimax, trois podiums et deux 4emes places en solo) . Sur le plan technique aussi cela aura été une bonne chose. La nouvelle électricité et les nouveaux pilotes, si importants pour nous, n’ont pas bronchés de toute la saison. La fée électricité, c’est Dom !

J’avais pensée cette seconde saison comme une consolidation (en double) et, prioritairement, un approfondissement (en solo). Et, comme je vous le disais la dernière fois, les milles au large des Açores ont été bénéfiques. Cela s’est concrétisé pour moi dans la seconde étape, et s’est confirmé à Barcelone. Mon sentiment est que, ici aussi, la fonction crée l’organe. Dans l’entreprise, une personne promue développe souvent les capacités requises pour sa nouvelle mission. La course vers les Açores, en mettant le terrain de jeu à la taille d’un océan, nous a forcés à changer, nous aussi, de dimension, à mettre en œuvre les compétences que nous avions commencé à acquérir, et à en développer de nouvelles.

Se rendre compte de ce qui a avancé amène aussi aussi à fixer les prochains objectifs, et la manière d’y parvenir… «  Ce sont avant tout des heures de travail et de préparation. Il faut que la machine soit parfaitement au point et que le skipper soit à l’aise et mentalement décontracté » disait Lemonchois à son arrivée. Il n’y a évidemment pas de comparaison, mais, vous l’aurez compris, l’hiver sera studieux. Après 5000 milles de courses, il faut revoir le gréement dormant. Et avant les 4000 de la transat 6.50 à venir, un check  électricité-électronique est de rigueur.

Les figures de style au portant ont aussi mis en évidence la nécessité d’optimiser les paramétrages du pilote. Des sorties ventées où l’on se force à laisser barrer le vérin et l’on plonge la tête dans le manuel devraient être bénéfiques. A terre, l’accent sera mis sur la  préparation météo et l’hygiène de vie. Finis les sandwiches devant le PC à midi ! Il faudra aussi devenir capable de continuer à naviguer « propre » quand les conditions sont difficiles. Et ne plus hésiter à faire la manœuvre que la stratégie demande parce qu’on serre les fesses. Et, arlésienne de l’hiver dernier, établir le tableau des « vitesses-cible » du bateau. Il y a du boulot !

La bonne nouvelle c’est que je bénéficie désormais, comme 5 autres ministes,  du savoir-faire du Centre d’Entraînement Méditerranée de la Grande Motte. Pourvu que ça nous fasse autant d’effet qu’aux figaristes…On commence quand ?

Matthieu Girolet