Tout le monde l’a déjà entendu :« C’est dans la tête que ça se passe ! ». La problème c’est que cela se vérifie à chaque fois. Vivre en vrai un an à l’avance l’équivalent de deux premières étapes de la Mini n’a donc pas été pour moi le moindre des apports de Les Sables-les Açores. C’est sûr qu’au départ de la première étape de la Transat, dans la tête, je pourrai me dire « Ca, c’est Ok, tu l’as déjà fait l’année dernière ». Reste à voir si ça marche…
Il y a bien d’autres chose que j’avais entendues et que j’ai pu vérifier par moi même ; Notamment : « les « petites » courses ne préparent pas à la Transat » (Ni aux Açores, d’ailleurs). Enfin, si, en partie : Elles donnent l’obligatoire aisance technique et l’assurance nécessaire pour en prendre le départ. Mais évidemment passer de 500 à plus de 1000 milles change la donne dans de nombreux domaines.
Ne serait-ce que la nourriture. Pour 500 milles, je suis calé. Mais là j’ai eu les plus grandes peines du monde à considérer qu’il fallait simplement multiplier les rations par 2 et n’ai pu m’empêcher de prendre des tas de trucs en plus, au cas où. Et qui ont, évidemment, fait l’aller et le retour ! Et je ne suis pas le seul. C’est dire que pour beaucoup des concurrents dont c’était la première course « au grand large », les nouvelles dimensions du terrain de jeu ont réintroduit une part d’inconnu et donc d’irrationnel dans un certain nombre de choix.
Pareil pour la caisse à outils, qui avait connu une inflation capable d’augmenter sensiblement les bénéfices du Casto du coin avant qu’un « ancien » millésimé 2005 n’y opère des coupes sévères, la ramenant dans des proportions proches de son origine. Et permettant qu’elle ferme à nouveau, ouf !
Pour rester sur les caractéristiques de la pelouse ; j’ai aussi pu me rendre réellement compte de l’importance qu’il y a à naviguer en Atlantique pour préparer la Transat car il y a des situations dans lesquelles quasiment aucun de nos repères et réflexes de coureurs méditerranéens n’est transposable (Caramba, vivement qu’on ait une « grosse » course chez nous !).
D’un côté c’est sûr que pour la météo, c’est bien comme dans les livres et les sioux des lenticulaires et de la pétole s’adapteront facilement.
D’un autre, les conditions de mer sont tellement différentes (plus grosse) qu’il m’a fallu un bon moment avant d’envoyer le bon spi (en gros, j’ai fini par envoyer systématiquement au moins la taille au dessus). Quant à parler des réglages du pilote sous spi, une semaine après l’arrivée, j’ai encore la notice (en anglais, tant qu’à faire) qui tourne dans la tête. C’est sûr que pour le portant, les conditions sont pas les mêmes et il me semble que ce doit être plus aisé de s’y entraîner. C’est pas compliqué : quand c’est 25 nœuds, c’est 25 nœuds, avec, allez, rafale à 28. On peut faire tirer la taille du dessus sans trop se poser de questions. D’ailleurs ils ont bien pris le coup, les yaourts !.Alors que notre copain le mistral c’est 25 nœuds, rafales à 38. Le choix est simple, là aussi : c’est le petit (et encore) ou c’est soleil.
Matthieu Girolet
Rendez-vous la semaine prochaine pour la seconde partie…