C’est bien connu, côté matériel, la rade d’électricité est sur le podium des hantises.
Pour d’autres galères, telles qu’exploser son spi, le verdict est souvent binaire : c’est réparable ou cela ne l’est pas ! En ce qui concerne l’électricité-électronique, en revanche, le champ des possibles passe tout de suite la démultipliée. Il faut dire que le sentiment général concernant les pilotes, réveils, panneaux solaires et autres girouettes est plutôt inspiré du syndrome Loi de Murphy. Ça foirera, c’est sûr !
Vous pensez, sur un mini il n’y a pas grand chose ?
Cela fait quand même une VHF, un GPS, un feu de mat, un gyropilote, un autre pilote moins gourmand, un anémo avec son aérien, un speedo et un sondeur, un mer-veille ou un activ-echo. Plus un plafonnier, un chargeur de batteries et une prise 12V pour les luxueux. Avec souvent, un autre GPS en spare dans sa boîte, plusieurs unités de puissance, hydrauliques et/ou électriques et parfois un pilote de cockpit tout emballé (gentiment prêté par un revendeur sympa). Et qui, si tout va bien, restera bien sage dans son plastique à bulles jusqu’à l’arrivée. L’autre option étant de la câbler directement sur les batteries en cas de barbecue électrique.Je crois même savoir que certains ont essayé en direct sur le panneau solaire, mais c’est pas dans la notice.
A l’aune de nos 60 millions de sélectionneurs, je vous laisse imaginer les discussions sans fin tendant à définir le montage « optimum ». Cela donne autant de solutions retenues que de ministes. Avec quand même deux grandes familles :
Tout d’abord, ceux qui font appel à un pro et se retrouvent avec une installation aux normes aéronautiques, du genre « on se voit dedans tellement c’est bien fait». Gros avantage pour la fiabilité. Cependant, en cas de panne, c’est tout de suite plus compliqué d’y mettre les doigts quand au minimum on n’a rien fait et qu’au pire on ne sait même pas comment ça marche.
Pour info, pour les causes désespérées c’est Saint Jude ou Sainte Rita pour ceux sont plus habitués à être à genoux devant les filles.
Venons en à l’autre grande catégorie : Ceux qui ont fait ça tout seul, ou avec les copains.
En général, c’est là qu’on rigole ! Cela va des câbles traversant en diagonale la trappe de survie à l’électricien en herbe qui visse son matériel à l’intérieur avec des vis qui dépassent à l’extérieur du bouchain ( Ok, cela ne remet pas directement en cause la fiabilité de son installation et puis c’était au dessus de la ligne de flottaison…).
Je précise tout de suite que perso je suis pas exactement un as du circuit imprimé. Je croyais même que la formule c’était U= Qi. Mais vu que mon bateau avait connu plusieurs strates d’installations et que les câbles étaient noirs d’une extrémité à l’autre, il fallait faire quelque chose. D’autant que cette année, avec les Açores à l’horizon, il faut équiper le bateau en configuration Transat avec un an d’avance sur le programme.
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Alors, souhaitant quand même être capable d’intervenir en cas de panne j’ai choisi la deuxième option, dans sa version avec un copain. Qui, lui, sait, bien sûr.
Et, comme toujours, c’est quand on s’y met que l’on se rend compte des problèmes techniques. Surtout qu’à chaque décision je n’ai pas pu m’empêcher de penser: « si c’est le mauvais choix et que je crame tout au milieu de la partie, je suis pas dans la M… »
Petits bateaux, petits problèmes. C’est ca, oui !
Partons du début, avec les sources d’énergie :
Classiquement, il y a les panneaux solaires (écolo, mais ne suffit pas pour les vérins hydrauliques et quand il fait pas beau c’est pas rigolo) et/ou groupe électrogène (grosse charge mais ça pue, c’est lourd et il y a des cas d’intoxication).
Et la pile à méthanol ? C’est cher, lourd mais moins que le groupe, avec moins de carburant. Ça ne pue pas non plus et, même si celà semble une bonne solution pour l’avenir, des défaillances se sont produites en 2005.
Sans compter avec la grande nouveauté de la dernière Mini : L’éolienne!
Ensuite, comment je contrôle que ça charge ? Seulement un voltmètre ou je mets aussi un ampèremètre pour aussi avoir une idée de quand je pourrai aller à la bannette.
Et, pour quand cela ne charge pas assez, est-ce que je mets un shunt aux régulateurs des panneaux ? Et puis, va trouver du fil étamé à Casto.
Au chapitre des bourdes, voici les régulateurs qui chauffent tellement qu’on ne peut plus accéder à la boite électrique puisqu’ils sont juste devant et carrément brûlants.
Suivis de près par l’unité de puissance du pilote qui veut plus rien savoir. Deux versions pour un même cauchemar : C’est quand on sort le moteur de rechange que l’on se rend compte qu’il fallait le préparer en lui soudant des câbles permettant de le connecter. C’est parti pour les soudures au briquet… Ou alors le problème est mécanique et quand on démonte la partie engrenages, on sent toutes les petites billes de roulement vous rebondir entre les orteils, Tip…tip,tip,tiptiptippppp…Au mieux, c’est la fin de journée à quatre pattes avec la frontale. Si on a pris la précaution de faire ça à l’intérieur !
Bon, enfin, les choix sont faits, la pose en route … Il ne va bientôt plus rester qu’à apprendre les notices pour configurer le tout. J’espère juste que dans quelque temps (fin août par exemple) vous n’aurez pas droit à une nouvelle chronique du genre « ça vous est arrivé : J’ai passé 8 jours à la barre après avoir confondu + et – à 4 heures du matin ».