Jérémie Beyou s´envole en tête à 36 milles du finish

Jérémie Beyou - Solitaire du Figaro
DR

Ce passage de la bouée SN1 devant l’embouchure de la Loire signifie pour tous la fin d’un bord de près interminable qui aura duré 300 milles. 300 milles à se battre pour la moindre longueur, pour ne pas se laisser décrocher. 300 milles sur un seul et unique bord, dans une mer pas toujours gentille, dans l’humidité et le gris. 300 milles d’efforts, aussi, pour des écarts qui pourraient être relativement faibles dans la première moitié de la flotte.

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Désormais, les spis sont hissés et les trajectoires tendues vers l’Ile d’Yeu où les solitaires ont la cardinale La Sablaire à virer, sous le vent de l’île. Y aura t-il d’ultimes rebondissements dans cet avant-dernier tronçon de parcours long de 21 milles ? Tout dépendra, comme d’habitude, de la force et de l’orientation du vent : « si cela reste stable au nord et assez fort en intensité, tout pourrait se faire sur un seul bord » prédit le Directeur de Course. « Il n’y aura du jeu et des empannages que si le vent mollit franchement ou oscille. En tout cas, selon moi, c’est la seule partie où il peut encore se passer des choses. Car une fois à l’Ile d’Yeu – soit à 15 milles de l’arrivée-, ce sera un tout droit et les dés seront jetés. » A bon entendeur, salut !

Les cadors sont là

A quelques heures du dénouement de cette seconde étape, il est déjà permis de tirer quelques conclusions. Tout d’abord, à quelques exceptions près, le top 15 qui avait animé la première étape entre Lorient et La Corogne est toujours dans le bon tempo.

Outre Jérémie Beyou qui a réalisé une remontée spectaculaire après son départ volé en Galice, le deuxième grand animateur de cette deuxième manche s’appelle Nicolas Lunven (CGPI). Le vannetais de 26 ans dont c’est la troisième participation – après une victoire chez les bizuths en 2007- pourrait bien prendre la tête du classement général provisoire à Saint Gilles Croix de Vie au détriment de Yann Eliès…

Pour le reste, les Caudrelier Benac, Le Cléac’h, Tabarly, Duthil et Desjoyeaux, mais aussi Pellecuer ou encore Chabagny sont toujours là, tandis qu’on note le retour aux avant-postes du tenant du titre 2008 Nicolas Troussel. A l’heure des comptes, ces favoris devraient finalement se tenir en très peu de temps.

C.El


Echos du large :

Grâce à ces conditions de glisse optimales, la plupart des 52 figaristes devraient pouvoir entrer dans le chenal de Saint Gilles avant la marée basse, les premiers étant attendus vers 21h. Ceux qui en termineraient entre 23h30 ce jeudi et 02 heures vendredi matin devront en revanche prendre un mouillage d’attente avant de pouvoir s’amarrer dans le port.

Corentin Douguet (E.Leclerc Mobile) : « Il y a plus malheureux que nous, c’est quand même difficile de se plaindre ! C’est un petit peu monotone tout le golfe sur le même bord… et puis les jeunes ne respectent rien. Ils vont trop vite ! L’étape ne va générer que des écarts faibles, peut-être encore plus faibles qu’à La Corogne, donc c’est rigolo, il n’y aura rien de fait à la moitié de la course et c’est très bien comme ça, pour ceux qui suivent la course et pour nous. Pour le général, tout reste ouvert.»

Thomas Rouxel (Défi Mousquetaires) : « On se rapproche doucement de la fin de cet interminable bord, donc ça va de mieux en mieux. Je suis dans un paquet de bateau avec les deux Macif, tout en gardant un bon rythme entre la récupération et les réglages. Vivement qu’on envoie les spis, ça va nous changer et accélérer un peu, ce sera sympa. Et puis la glisse sous spi, c’est vraiment là que je m’éclate le plus ! »

Nicolas Troussel (Crédit Mutuel de Bretagne) : « Deux jours qu’on est sur le même bord, donc j’ai hâte qu’on arrive à SN1 pour faire le point et passer à autre chose ! Le vent est vraiment très irrégulier, du coup ça ne permet pas de faire des siestes sereines. J’espère qu’on va réduire l’écart. On ne peut pas dire que je suis content de moi, mais il reste deux belles étapes, les plus longues, donc j’espère jouer les premiers rôles sur celles-là. »

Adrien Hardy (Agir Recouvrement) : « C’est la dernière ligne droite, accroché à la barre pour essayer de gagner quelques mètres. C’est sympa de voir que depuis le départ de La Corogne, il y a très peu d’écart entre les bateaux. On va tous à la même vitesse donc les longueurs de bateaux gagnées ou perdues coûtent très cher. Je n’ai pas eu encore de gros coup de barre, j’ai réussi à aller dormir de temps en temps et pour l’instant je suis plutôt content de moi ! Je suis juste derrière Brit’Air, Foncia est à mon vent… ce n’est pas le moment de lâcher. »

Eric Péron (Skipper Macif) : «Dans le groupe de devant, il y a des vainqueurs de Solitaire, quelques gars qui ont gagné des étapes… je suis un peu l’intrus là-dedans ! Je pense que j’ai bien travaillé cet hiver. C’est une course de vitesse, cette étape, il faut être dessus. Dès qu’on va dormir on recule de 50 mètres et ainsi de suite, donc c’est chacun son tour. »

Les cinq premiers du Grand Prix GMF Assistance

1 – Jérémie Beyou (Bernard Paoli) à 16h14’45
2 – Nicolas Lunven (CGPI) à 16h25’05
3 – Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) à 16h27’50
4- Nicolas Troussel (Crédit Mutuel de Bretagne) à 16h29’15
5 – Charles Caudrelier Benac ( Bostik) à 16h31’20