Jérémie Beyou : « Il faut avant tout bien avoir à l’esprit que la Solitaire du Figaro est une course au temps. Et que ça devient dur, voire très dur à partir de la 3e étape. C’est souvent une étape charnière. Et sur les deux premières étapes, il ne faut pas faire d’erreur. »
1ère étape Deauville – Plymouth : « Ce sont des transmanches, c’est un parcours assez classique avec beaucoup de petites portions stratégiques. Il faudra faire attention aux renverses de courant, ne pas prendre de risque. C’est une étape classique, il ne devrait pas y avoir beaucoup d’écarts. »
2e étape Plymouth – Roscoff : « 535 milles, elle est longue. Le Fastnet, la mer d’Irlande… Ce sera tonique, voire costaud, s’il y a du vent. »
3e étape Roscoff – les Sables d’Olonne : « Il faudra être capable de switcher entre de la tactique côtière pour commencer en jouant avec les courants, les effets de site, les petits recalages… et du semi-large ensuite où il faudra assumer une stratégie de placement par rapport aux phénomènes météo, sur deux grandes portions de deux fois 120 milles. Pour finir, on repassera en mode stratégie côtière. Ce sera difficile, c’est la 3e étape, celle qui peut faire la différence. »
4e étape les Sables d’Olonne – Cherbourg : « C’est un tracé classique, c’est en général une étape de petits chevaux. Si le vent est établi, il y aura peu d’écarts. C’est une étape de contrôle, il ne faudra pas compter se refaire sur ce parcours-là. »
Et les adversaires ?
« Sur cette édition, il y a 5 coureurs qui peuvent gagner. Tout le monde a le même bateau, tout le monde s’entraîne beaucoup, il faut tenir quatre étapes sans faire d’erreur, il faut garder énergie et lucidité pendant 4 nuits en mer, 4 fois. Il n’y en a pas beaucoup qui soient capables de le faire. Je trouve que c’est vraiment une très bonne chose, pour le sport, pour la course, que des « anciens » comme Alain Gautier reviennent sur le circuit. C’est également intéressant de voir des étrangers arriver en force, avec tout le team Artemis, d’autant qu’ils naviguent bien. Il y a aussi la nouvelle génération : c’est moins nouveau, mais toujours à suivre du coin de l’œil, même si la Solitaire du Figaro est vraiment une course à part, qui n’a rien à voir avec une transat. »
Afin de viser cette troisième victoire, Jérémie Beyou a échelonné sa préparation en trois phases :
– la vitesse : « Si tu ne vas pas vite, tu ne peux pas gagner la Solitaire du Figaro car tu es obligé de prendre des risques.”
– le rythme : “Pour retrouver son rythme de course, rien de tel que de courir…”
– la stratégie : “Je travaille cette année avec Jean-Luc Nélias. C’est un excellent stratège et il maîtrise aussi parfaitement l’analyse météo. Il est très bon dans les deux domaines. Collaborer avec lui ne peut qu’être bénéfique ! »