On connaissait l’histoire de "A Capella", petit trimaran jaune qui ne voulait pas mourir, que son skipper, Charlie Capelle, a sauvé à maintes reprises d’une fin certaine. Voici maintenant la saga du "Jean Stalaven", trimaran de 50 pieds perdu lors du Rhum 2006, le jour des 41 ans de son skipper. Un crève-cœur pour le Costarmoricain Pascal Quintin qui avait consacré quelque 7.000 heures de travail à sa construction. "Ce bateau fait partie de moi-même".
Le 2 mai le téléphone sonne…
Récupéré par un cargo ukrainien, Quintin avait dû abondonner son "bébé" dans l’Atlantique. Et l’Atlantique, c’est grand. Très grand pour un petit multicoque de 15,24 mètres retourné. Les chances de le retrouver étaient minces. Quintin, qui vivait mal la perte de son bateau, le savait mais il voulait encore y croire. Puis voilà qu’un beau matin, le 2 mai, son téléphone sonne : le skipper apprend que son "Jean Stalaven" a été repéré non loin des Açores. Neuf jours, plus tard, la confirmation tombe : Quintin et son équipe se rendent alors illico preso aux Açores. "Le 17, on a commencé à quadriller une zone de recherche équivalente à la distance entre Bréhat et Saint-Malo", raconte-t-il.
Les remorques cassent
Le vendredi 18 mai, à 13 h 58, Pascal Quintin prend son téléphone Iridium et annonce la bonne nouvelle aux copains restés à Plérin : " Le Stalaven a été retrouvé par 42° nord – 24.29° ouest". Autre bonne nouvelle : la plate-forme n’a pas trop souffert : "Il n’y a plus de mât, ni de bôme, ni de voiles, mais la coque est en bon état". Le remorquage en direction de Horta, île de Faïal, par un bateau de pêche, peut commencer. Lentement, à 1, voire 2 nœuds, car le multicoqe est toujours à l’envers. Dans une mer formée, un vent de 20-25 nœuds, les remorques cassent à deux reprises. Il a même fallu cinq longues heures pour en repasser une. "Cela a dû casser 4 ou 5 fois car la mer est très mauvaise. Actuellement (ndlr : hier à 15 h), nous sommes à 40 milles et on avance à 2 nœuds. Je ne sais pas quand nous serons à l’abri aux Açores mais le plus vite sera le mieux. C’est fantastique de l’avoir retrouvé".
Pascal Quintin revit.
P.E
RETOUR EN BRETAGNE. Joint hier sur son téléphone Iridium, Pascal Quintin n’a pas encore pris de décision pour le retour de son trimaran en Bretagne : "Une fois aux Açores, on mettre le bateau dans un coin sûr. Il faudra trouver une grue pour le remettre à l’endroit. Ensuite, il convient d’étudier toutes les solutions : soit on le met sur le pont d’un cargo, soit on tente d’acheminer un nouveau mât, une nouvelle bôme et des voiles aux Açores. Cela dépendra aussi des finances".
Jean Stalaven, le retour
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