Cette 4ème étape avait commencé de façon musclée, puisque le départ initialement prévu le dimanche 19 février avait été reporté au lendemain en raison un avis de tempête sur les 600 milles qui menaient à l’incontournable détroit de Luçon, porte d’entrée dans le Pacifique.C’est donc par un bref parcours côtier de 43 milles devant Sanya que les 6 concurrents avaient commencé cette étape de 5 220 milles avant de rentrer s’abriter dans le port de Sanya pendant une douzaine d’heures, le temps que les conditions en mer de Chine s’apaisent un peu. Au petit matin du lundi 20 février, les concurrents ont pris un départ décalé (suivant leur ordre d’arrivée et leur écart en temps, à l’issue du parcours côtier de la veille). Groupama partait donc en 2ème position, après Telefonica qui s’était une nouvelle fois brillamment distingué la veille.
Après 4 jours de course, la flotte franchit le détroit qui sépare Taïwan des Philippines, soulagée d’en avoir fini – pour un moment – avec des conditions particulièrement éprouvantes. Groupama, qui n’est pourtant pas supposé être particulièrement à l’aise au près, sort en 2ème position de ce salon de brassage chinois. Les concurrents prennent alors une route Nord-Est, cap au 100°, ce qui les met à 300 milles au-dessus de la route directe, mais en bonne position pour retrouver le régime de mousson.
Au 8ème jour de course, Groupama a pris les commandes pour ne plus les lâcher jusqu’à la fin. Puma, qui a été le dernier à mettre cap au sud-est, est alors en 2ème position grâce aux vents de secteur Nord qui ont permis aux Américains d’incurver en douceur leur route atypique. Groupama file au reaching. Sa vitesse de prédilection. Mais les conditions ne sont pas confortables. Pluies diluviennes à répétition, mer chaotique, pont balayé par les paquets de mer, les yeux qui brûlent. Et enfin, arrive un flux de Nord-Nord-Est plus régulier qui favorisent les concurrents de la route Est qui touchent les alizés plus rapidement.
Le record de vitesse des 24h ne tombera pourtant pas sur cette étape. Puma a affiché 523 milles. On est loin du record d’Ericsson 4 en 2008-2009 avec ses 593,23 milles. Vendredi dernier la flotte franchissait enfin l’équateur. Groupama mene toujours les débats. Après la chevauchée fantastique, le pot au noir qui même peu actif sur zone compliquera un peu la tâche des navigateurs. Pour Cammas, Nicholson et Read, cap à l’Est, à nouveau pour descendre le long des îles Salomon, alors que Telefonica suivi par Abu Dhabi et Sanya coupent le fromage et passent entre les îles. Le « Jugement de Salomon » renvoie, comme dans la Bible, les deux parties dos à dos. 15 partout. Groupama peut respirer, il garde un peu d’avance sur son rival direct, Telefonica, que les Français savent pouvoir désormais aller chercher au classement général.
Au cours des 3 derniers jours de course, Groupama voit enfin poindre le réel espoir d’une victoire d’étape. Le timing sera finalement favorable aux Français qui remportent une magnifique victoire d’étape à Auckland après plus de 19 jours de mer. Au moment où Groupama 4 franchissait la ligne d’arrivée, la bataille faisait toujours rage pour la déclinaison du podium final de cette 4ème étape entre Puma, Telefonica, et le local de l’étape Camper. Avec Abu Dhabi et Team Sanya qui n’ont pas encore dit leur dernier mot.
Au pointage de 11h
Vainqueur : Groupama 4
Heure d’arrivée : samedi 10 mars à 11h 33mn 47 seconde (heure française)
Temps de course : 019j 15h 35mn 54s
2 – Puma à 130,7 milles de l’arrivée
3 – Telefonica à 136 milles
4 – Camper à 137,7 milles
5 – Abu Dhabi à 153 milles
6 – Team Sanya à 174,6 milles