Cette première nuit de mer n’a pas été la plus simple à négocier, mais l’anticyclone qui va s’installer ce mardi matin avec des calmes prolongés sur la pointe espagnole, n’a pas rattrapé Groupama 3. Franck Cammas et ses hommes sont donc dans le timing très serré de cette nouvelle tentative sur le Trophée Jules Verne… Mais il y a eu plusieurs alertes dans la nuit lorsque la brise de Nord qui est montée jusqu’à près de trente noeuds, s’est essoufflée, puis a lentement tournée au Nord-Est en fin de nuit. Il a fallu empanner en bordure d’anticyclone vers 3h15 (TU), à environ 90 milles des côtes espagnoles. La vitesse est descendue à une dizaine de noeuds pendant la phase d’approche avant de remonter à plus de vingt noeuds vers 4h00 (TU). Mais il fallait encore gagner une cinquantaine de milles vers le Sud pour dépasser ce cap Finisterre afin de laisser les calmes dans le tableau arrière du trimaran…
Un point névralgique
Si la première partie de la traversée du golfe de Gascogne avait permis à Groupama 3 d’avoir plus de trente milles d’avance sur le temps de référence, cette marge a fondu puis s’est inversée à la suite de l’empannage avec une vingtaine de milles de retard sur Orange 2. Mais le routage annoncé au départ de Ouessant s’est déroulé comme prévu : ce passage de la pointe espagnole était le plus délicat de cette descente de l’Atlantique ! En longeant les falaises hispaniques, Franck Cammas et ses neuf équipiers vont toucher une brise plus soutenue de secteur Est qui va relancer le trimaran à plus de vingt-cinq noeuds de moyenne dès le lever du jour. Sur une mer maniable et avec un vent de terre, Groupama 3 va désormais devoir affiner sa trajectoire pour aborder le deuxième point névralgique de ce début de parcours : une dépression au large des Canaries qu’il faudra raser de près avant de toucher un régime d’alizés stables…