Dona Bertarelli se livre dans la Tribune de Genève avec un très beau texte en direct de Spindrift.
«Mon quart est fini depuis une heure mais je n’arrive pas à dormir. Nous sommes en approche des 40es rugissants avant d’affronter les 50es hurlants et d’entamer le tour de l’Antarctique. Les choses vont à présent se corser. Comme un au revoir, nous allons d’ici quelques jours quitter l’Atlantique en passant tout près du seul bout de terre dans cette région du globe: les deux îles britanniques Tristan da Cunha et l’île Gough.
J’ai pu faire un Skype avec mes enfants aujourd’hui. Au travers de Spindrift for Schools et les kits pédagogiques sur le Jules Verne dédiés aux élèves du primaire, ils ont trouvé le moyen de s’approprier cette aventure, de la partager avec d’autres élèves et de la vivre positivement. Cela me rassure, bien sûr, mais c’était aussi l’un de mes objectifs. Qu’ils puissent apprendre et sortir grandis de cette expérience hors norme.
J’offre à mes enfants, mais pas seulement aux miens, aux jeunes et à tous ceux qui croient que la vie vaut la peine d’être vécue, l’envie de se remettre en question, de faire des choix osés, de les assumer envers et contre tout, de s’affirmer, de vivre pleinement, passionnément et de n’écouter que leur volonté et leur cœur. Evidemment, cela implique aussi de beaucoup travailler pour réussir et de se donner les moyens physiques et mentaux pour que le rêve devienne réalité.
Notre rôle en tant que parents est de montrer le chemin, de donner envie et d’inspirer des vocations. Mon père aimait à dire «la culture du possible». Cette tentative du Trophée Jules Verne c’est tout cela.
«Fais en sorte que ton rêve dévore ta vie avant que ta vie ne dévore ton rêve.» J’ai lu cette phrase il y a quelques années et elle m’accompagne depuis. C’est dans cet état d’esprit que j’aborde les mers du Grand Sud. Voir les albatros, surfer les grandes vagues du Pacifique, aller au bout d’un défi que peu d’hommes et de femmes ont eu l’opportunité d’accomplir et encore moins de réussir…
Pour le moment, je prends chaque jour comme il vient, avec humilité, courage et détermination.»
