Gildas Morvan joue le titre de champion de France

Gildas Morvan - Cercle Vert
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Dormir, cela commence à être l’obsession des navigateurs de la Cap Istanbul, à terre comme en mer. « On est tous fatigués après cette saison longue et les étapes sont éprouvantes : entre l’alternance de vents forts et de tout petit temps instable, on n’a que très peu de temps pour trouver des plages de repos. Du coup, ça tire sur l’organisme. Je le vois bien : depuis que je suis arrivé, je fais des nuits de plus de 10 heures… » Et encore ! Gildas Morvan a l’avantage d’avoir une très forte motivation sur cette course avec l’obtention possible du titre de Champion de France de Course au Large en Solitaire. « La motivation, c’est quelque chose qui t’aide à tenir. Encore qu’il faut éviter de se mettre dans le rouge. Je pense que sur cette étape, dès que tu auras la possibilité de le faire, il faudra aller dormir. Parce que certaines heures risquent d’être vraiment longues… » En effet, si les conditions devraient être idéales pour partir, la suite risque d’être autrement plus piégeuse. Le vent de nord-ouest modéré qui pourrait propulser la flotte à bonne vitesse pendant les premières vingt-quatre heures risque de s’essouffler rapidement. Et qui dit vent faible, dit navigation sans sommeil.

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En position du chasseur

« C’est pour ça qu’il faudra rester lucide. Surtout ne pas trop tirer sur le bonhomme. Mieux vaut perdre deux ou trois places que de faire l’erreur majeure qui te coûte trois ou quatre heures… » Les deux premières étapes le prouvent, la navigation en Méditerranée peut vite générer des écarts impressionnants. Dans cette configuration la position du skipper de Cercle Vert est presque parfaite. Calé en septième position au classement général, Gildas n’est pas sous les feux de la rampe. Il est pourtant à moins d’une heure des deux premiers du classement général et il a pu creuser encore l’écart sur ses deux adversaires directs pour le Championnat de France, Fred Duthil et Erwan Tabarly. « J’essaye de ne pas me mettre de pression inutile. Si je continue de naviguer comme je l’ai fait jusqu’à présent, je devrais limiter les risques. J’ai une bonne vitesse, je ne prends pas d’options radicales, j’essaye de rester opportuniste. Maintenant, on sait qu’ici tout est possible. Je ne serai totalement serein que quand on sera arrivé à Istanbul… » D’ici là, il reste du grain.