Esprit et tradition à Saint-Tropez

Moonbeam
DR

En plus de la Grande Classe ouverte aux grands voiliers de tradition sur invitation, 20 défis différents ont été acceptés par la direction de course, certains se « résumant » à un simple duel à un contre un, et d’autres impliquant jusqu’à 9 unités. Une ligne de départ fut mouillée à hauteur du Portalet et des procédures lancées avec régularité dès que le vent fit son apparition. Chaque défi s’élançait alors, sur un parcours convenu entre protagonistes, vers une ligne d’arrivée là aussi convenue. Les voiliers de la Grande Classe restèrent quant à eux fidèles à l’esprit fondateur des Voiles et empruntèrent le parcours « traditionnel » Tour du Portalet- hauts fonds de la Nioulargue – Portalet. Dans la plus pure des traditions d’honneur maritimes, les capitaines donnent au final eux-mêmes leur temps de course qui déterminera le vainqueur. Les enjeux diffèrent également grandement en fonction des duellistes, d’un simple repas à ce qui n’a pas de prix, l’honneur d’un capitaine. Et pour sceller définitivement l’esprit et la tradition, le grand carnaval burlesque des équipages clôturait une journée particulière à Saint-Tropez.
 
La Grande Classe fait le spectacle
Et comme pour honorer cette journée magique, la météo si déroutante depuis le début de la semaine s’est mise au diapason d’une journée entièrement dédié au plaisir de la régate pure. Le petit vent de Sud Est s’est établi jusqu’au fond du golfe, levant sous les étraves un petit clapot désordonné. Premiers à s’élancer, les voiliers de la Grande Classe pouvaient choisir entre un départ à la côte et un long bord tribord amure vers sainte maxime. Bord vite avéré défavorable lorsqu’une petite bascule à droite favorisait un moment les deux Moonbeam III et IV très inspirés devant la plage des Canoubiers. Parti en milieu de ligne, le grand cotre Marconi Cambria trouvait vite le vent frais et s’échappait vers la Rabiou. Eleonora et Lulworth renouaient avec la rivalité initiée en début d’année, tandis que Mariquita cherchait à prendre le vent d’un Moonbeam IV de plus en plus à l’aise sur une mer rendue hachée et irrégulière par les sillages des innombrables bateaux spectateurs. Le grand Fife Cambria se trouvait vite seul en route vers le haut fond de la Nioulargue, serrant le vent à bonne allure. Sa descente sous grand gennaker dans un vent de plus en plus à l’ouest faisait le bonheur des photographes et c’est avec une confortable avance que le grand Fife emportait ce trophée de la grande Classe courue en temps réel, devant le beau cotre aurique Mariquita et la goélette Eleonora.
 
La Grande Classe
Yachts invités en 2007 : Altair (Fife, 1931, goélette aurique, 38,20 m), Astra, (Charles Nicholson, 1928, 23 M JI modifié Classe J en 1930, cotre marconi, 35,05 m) Cambria (Fife, 1928, seul 23 M JI existant, cotre marconi 34,55 m) Eleonora (réplique de Westward, 1910, d’Herreshoff, goélette aurique 41,60 m) Lulworth (cotre aurique, 1920, White Brothers, modifié par C.Nicholson en 1925, 46,30 m) Mariette (goélette aurique, Nat Herreshoff  1915, 33,28 m ) *Mariquita ( Fife, 1911, 19 M JI, cotre aurique, 38 m)- tenant du titre Moonbeam IV ( Fife, 1914/1920, cotre aurique, 29 m) Sunshine (2005, réplique de Sunshine, plan Fife 1911, goélette aurique, 31 m)
 
Etaient invités à courir mais hors classement officiel :
Ranger (Sparksman&Stephens 1937), (Shamrock V (Nicholson, Classe J-1930) Velsheda ( Nicholson, Classe J-1932)
 
« Ranger » à défaut de défier, défait Velsheda et Shamrock V.
La superbe réplique du Defender 1937 de la Coupe de l’America « Ranger », en compagnie de Shamrock V , le plan Nicholson construit en 1930 pour Thomas Lipton et Velsheda, autre plan Nicholson de 1933, étaient les invités de la Grande Classe. Les trois Class J s’envolaient en tête de flotte et c’est Ranger qui se montrait à son avantage, tant en vitesse qu’en sa capacité à remonter au vent.
 
Les 12 m JI pour une régate en flotte.
Les skippers et armateurs de la belle flotte de 12 m JI (15 unités présentes ici), bateaux de l’America’s Cup des années 1958 à 1987, ont proposé à la direction de course de régater aujourd’hui dans le fond du golfe de Saint-Tropez sur de simples parcours « banane ». L’occasion de renouer avec le format des parcours de la Coupe de l’America, avec une bouée au vent et une arrivée sous le vent. Sans surprise, les voiliers les plus légers car de construction plus récente ont mené les débats, Kookaburra III à la lutte avec Magic Kiwi et Wright on White. Le parcours d’environ 1,7 milles mouillé en fond de golfe s’est avéré venté avec régularité tout au long des débats, autorisant même la direction de course à lancer 2 manches. Tous les équipages ont visiblement pris très à cœur cette possibilité de s’exprimer entre deux bouées en tactique pure. Les passages de bouée sous le vent ont donné lieu à de jolies empoignades, notamment entre Ikra, Hissar, Challenge Twelve et French Kiss qui ne se quittaient pas d’une semelle tout au long de la journée… Kookaburra s’impose lors de la première course mais Wright on White prend sa revanche dans la seconde.
 

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