Erwan Israël remplace Pascal Bidégorry entre Sanya et Auckland

Dongfeng
DR

Comment se présente cette quatrième étape ?

- Publicité -

La quatrième étape, pour moi, c’est la dernière étape un peu tordue, compliquée, de cette course. Elle n’est pas facile. La première partie entre la Chine et les Philippines est assez courte. Il faut sortir de la mer de Chine, souvent au près. Il y a souvent beaucoup de vent, beaucoup de courants. C’est une partie qui peut être difficile physiquement. Ensuite, on a un choix à faire très tôt et qui n’est pas évident. Il faut décider où l’on va passer l’équateur alors qu’on ne le franchit qu’au bout de dix jours. Le vent peut vite changer. On a navigué avec l’équipe chinoise par là pendant l’hiver dernier et on a bien vu en descendant vers l’équateur qu’il y avait de grosses modifications de vent, souvent des petites dépressions tropicales qui viennent perturber les choses. On doit faire des choix très tôt et ce n’est pas évident. On n’aime pas ça. J’espère qu’on sera assez groupés pour rester ensemble. Très vite il peut y avoir des bateaux qui partent et qui créent des écarts. Après, c’est très difficile de revenir. Ensuite, on passe l’équateur. Il est plus facile à passer là qu’à d’autres endroits. Plus on sera à l’est des îles Salomon, plus il sera facile à passer. Ensuite, on va attaquer l’hémisphère sud et là, les cas fréquents, c’est souvent du près jusqu’à Auckland ou alors, si on est chanceux, on peut avoir une dépression qui sort de l’Australie qui apporte du vent portant qui peut nous faire gagner du temps. Mais les statistiques de vent donnent entre 18 et 25 jours pour arriver à Auckland. Ensuite, on va arriver sur des schémas plus classiques où on peut vraiment faire de la stratégie. Là, il faut un petit peu de réussite. On en a eu beaucoup jusqu’à maintenant, espérons que ça continue.

Est-ce que la pression augmente avec votre place de leader ?

Il est trop tôt pour se mettre la pression. On a fait trois étapes, il en reste six. Pour moi, on attaque la partie difficile de la Volvo Ocean Race. Les trois prochaines étapes, elles vont faire des dégâts. Au niveau des points, au niveau des équipes, au niveau de la fatigue, au niveau de l’ambiance. C’est là qu’on va voir les équipes solides. Je ne m’attends pas à traverser cette Volvo sans rencontrer de problèmes. Pour l’instant, tout se passe bien pour Dongfeng Race Team mais c’est là qu’on va tester la solidité de notre équipe. La pression, je n’en ai pas. On est des outsiders, on est un projet qui n’est pas là que pour gagner. On est là pour faire autre chose à côté et c’est ce qui me plait dans ce projet. Evidemment, on veut faire le mieux possible et gagner si l’on peut mais la pression pour moi, elle est sur Abu Dhabi, elle est sur Brunel.

Quelle importance accordez-vous aux in-ports ?

L’inport, au début on se disait que ça n’allait pas être très important. On voulait se concentrer sur les parcours offshores. Pour moi, l’inport était intéressant uniquement pour essayer de travailler les manœuvres. On se rend compte que les points sont très serrés. On est quasiment à égalité avec trois bateaux. La différence va peut-être se faire sur les inshores. Sur ces petits parcours, notre manque d’expérience globale est un peu pénalisant mais c’est une fausse excuse. Si on n’a pas réussi pour l’instant, c’est plus ma responsabilité. Mes départs n’ont pas été très bons. Il faut que je sois meilleur là-dessus.

Pourquoi Pascal Bidégorry est-il absent sur cette étape ?

Nous avons prévu que chaque membre de l’équipage fasse relâche sur une étape, sauf moi, bien entendu. Pourquoi ? Parce que j’ai l’expérience de la dernière édition et j’ai bien vu qu’à chaque fois qu’on amenait quelqu’un de frais ça amenait quelque chose. Je pense aussi que notre projet est plus compliqué que les autres car on est partis de très loin avec les Chinois. On est usés je pense donc je veux garder de la fraicheur.

Pourquoi avoir choisi Erwan Israël ?

Erwan Israël  était à bord de Groupama en tant qu’équipier de moins de 30 ans. C’est quelqu’un d’extrêmement brillant en qui j’ai une entière confiance. Pour moi, c’est la nouvelle génération. C’est le mix entre mes qualités et celles de Pascal. Il a mon côté cartésien et il a aussi la sensibilité de Pascal.