La victoire de Dongfeng modifie la donne

Arrivée Dongfeng à Sanya
DR

Mark Turner gère la campagne de Dongfeng Racing en tant que Président d’OC Sport. Pour lui, la victoire de l’équipe franco-chinoise à Sanya est un moment clé dans l’histoire de la voile en Chine. Mark Turner : C’est un moment important pour la voile professionnelle, pour le sport en Chine et pour la Volvo Ocean Race. Quoi qu’il arrive par la suite, voir cette équipe en tête du classement après trois étapes et trois belles performances modifie la donne considérablement dans cette course. Je ne parle pas simplement du manque d’expérience des quatre Chinois qui sont montés à bord jusqu’ici, mais parce qu’à part Martin et Charles, personne n’a de l’expérience de la Volvo Ocean Race. A l’exception de Team Sca il s’agit sans doute de l’équipe la moins expérimentée de cette épreuve. Cela change vraiment la donne. On voit l’arrivée de jeunes aux dents longues, qui n’ont pas le cv traditionnel associé avec les marins anglo-saxons. On voit notamment l’importance de l’expérience du Figaro pour tous les Français sauf un d’entre eux. Cela ouvre le jeu en termes de sa perception. Certes il était délicat pour nous d’être une équipe chinoise et d’être compétitive à la fois. Mais notre victoire en Chine et notre position en tête du classement général montrent que nous avons bien négocié cela.”

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“Je crois qu’il s’agit d’un moment historique, qui représente la mise en place des fondements pour bâtir ce sport en Chine, mais ce n’est qu’une pierre à l’édifice. Il faut que ces fortes personnalités chinoises se développent pour devenir de véritables héros en Chine. Qu’ils deviennent l’inspiration pour les marins du futur. La voile n’est qu’à ses débuts ici. Il fallait du temps en Europe – peut-être une trentaine d’années – pour créer des légendes et pour que le sport devienne populaire notamment en France. Tout se passe plus rapidement en Chine, mais à mon avis il faut une décennie de tels projets avec la mise en place des infrastructures et des programmes de base pour monter au niveau supérieur. La plupart de Chinois ne savent même pas nager !”

– Et la suite pour Dongfeng?
“Je ne crois pas que la situation actuelle signifie que Dongfeng soit le grand favori pour la victoire finale. Les neuf étapes ont la même valeur, même les petits parcours en Europe à la fin. On n’est qu’au début. L’expérience des équipes, comme Abu Dhabi, va compter de plus en plus. Notre objectif est d’embarquer trois Chinois à bord en même temps. Passer de deux à trois serat une étape importante et pour des raisons de sécurité ni les Français ni les Chinois ne veulent cela pour le moment. Mais on espère y arriver avant la fin de l’épreuve…”