Le louvoyage semble bien terminé ! Dans l’hémisphère Sud, certainement. Dans l’hémisphère Nord, probablement… Car la route est encore longue, équivalente à une transat Jacques Vabre que presque tout l’équipage de Groupama 3 a déjà effectuée ces années passées. Mais cette fois, c’est du Brésil vers Ouessant que ces 4 250 milles sont à avaler. Et il ne reste plus que dix jours et demi pour en faire une bouchée ! En attendant, le rythme s’accélère progressivement et l’écart qui atteint 470 milles, soit près d’une journée, se stabilise. Ne reste plus qu’à le réduire… Ce qui devrait être le cas dès ce week-end car Orange 2 avait été modérément véloce en 2005 pour son passage équatorial et avait mis près de neuf jours et demi entre cette ligne de démarcation et son arrivée bretonne.
« Il faut beau et c’est le grand soleil : c’est parfait pour rester dehors ! Pas beaucoup de vent, pas de mer, pas de bruit… Il a fait tellement chaud la nuit dernière que j’ai dormi dans le filet à l’avant car, à l’intérieur, il faisait près de 40°C. Je me sens plus fatigué que lorsque nous étions dans le Grand Sud… On est en train de rentrer dans les alizés avec une quinzaine de nœuds de vent pour un près océanique rapide. Des conditions qu’affectionne Groupama 3. On a même envoyé Loïc Le Mignon dans le mât pour faire un check-up et bricoler les capteurs de vent, » indiquait Lionel Lemonchois à la vacation radio de ce midi.
À la belle étoile
Le gennaker est programmé pour samedi avec la rotation progressive du vent de Nord-Est vers l’Est puis le Sud-Est. Les dix-sept nœuds de moyenne de ces dernières heures devraient donc prochainement croître, une fois les alizés d’Est bien établis. Et le Pot au Noir, à cette longitude, n’apparaît ni trop développé, ni trop actif… Orange 2 avait mis 40j 19h 05′ pour atteindre l’équateur en 2005 : il est désormais acquis que Groupama 3 aura une journée (plus ou moins quelques heures) d’écart lors de ce passage de ligne.
« On est toujours concentré et détendu : il n’y a pas de raison d’être tendu car on est encore loin de l’arrivée et la météo peut nous être favorable sur la fin du parcours. Les dés ne sont pas jetés : il y a beaucoup à faire ! Les conditions actuelles sont très bonnes pour Groupama 3 qui est léger et très toilé : le bateau est agréable par rapport à Orange 2 qui avait du mal dans les petits airs, tant en cap qu’en vitesse… J’ai le souvenir d’une journée pénible en 2005 lors d’une transition brésilienne. »
Nombre de milles parcourus par rapport à la route optimale du Trophée Jules Verne
Jour 40 (12 mars 15h) : 288 milles
Retard = 473 milles