A l’instar des protagonistes en tête de chacun des groupes en lice, les deux Mini Maxis Caol Ila R (Alex Schaerer) et Bella Mente (Hap Fauth) se rendent coup pour coup. C’est l’Américain Bella Mente qui a frappé très fort à la mi-journée en l’emportant en temps réel comme en temps compensé. Le plan Judel/Vrolijk 72 récidivait l’après-midi, prenant du même coup un ascendant psychologique certain sur le Mills 69 suisse. Les Néerlandais d’Aragon, très joueurs se sont singularisés lors des phases de départ par une audace que récompense ce soir une solide place de troisième au classement général provisoire, devant George David et son Rambler.
Côté Spinnaker 0, Frank Noël et son Near Miss vire ce soir en tête, à la mi-parcours de ces 5ème Voiles de Saint-Barth. Il a bataillé ferme pour partager avec les Portugais de Pedro Mendonça (Balearia) les gains de la journée, une victoire et une seconde place pour chacun. L’intense tête à tête au sein du groupe des Spinnaker 1 tourne à l’avantage du Porto Ricain Sergio Sagramoso. Le vent medium a de nouveau favorisé son Melges 32 Lazy Dog qui prend de nouveau le meilleur sur les américains de Stark Raving Mad (Jim Madden). On note par ailleurs la prise de commandement dans le groupe Spinnaker 2 de Cam Lewis et Larry Rosenfeld à bord du Swan 56 White Rhino, vainqueur devant le Swan 48 Affinity. Les Malouins de Visioptic tentent avec un certain succès de voler la vedette au voilier local Maelia. Le First 40,7 breton est à égalité de points avec le X Yacht de Saint-Barth. Nouvelle victoire chez les multis pour le véloce petit catamaran suédois Seacart qui domine le grand Gunboat américain Elvis. Six Melges 24 disputent dans le cadre des voiles un véritable petit championnat, et c’est Budget marine/Gill de l’italien Andrea Scarabelli qui mène d’une courte tête devant Team Island Waterworld de Frits Bus.
Après deux belles journées de régates intenses autour de l’île, la journée du jeudi est consacrée au repos sur les plages paradisiaques de l’île. Les courses reprendront vendredi matin à 10H00.
Ils ont dit
L’américain Tony Rey revient avec un plaisir non dissimulé aux Voiles de Saint-Barth à bord de Stark Raving Mad, un “petit” J 125 bien éloigné des TP 52 et autre Protos de 60 pieds à bord desquels il a brillé lors des premières éditions. “On peut être performant et beaucoup s’amuser ici avec un 40 pieds, » affirme t’il, « car les conditions sont idéales pour tirer la quintessence de voiliers nerveux, très réactifs à toutes les allures proposées ici… »
L’américain Larry Rosenfeld était de l’épopée de The Race. Il gérait déjà la navigation à bord du maxi catamaran Team Adventure de son compère Cam Lewis. Les deux hommes se retrouvent aux Voiles de Saint-Barth sur la cellule arrière de White Rhino, un Swan 56 : « Très belle équipe cette année. La même qu’à bord de Defiance l’an passé. Steve Cucchiaro est le barreur. Puis Cam Lewis et Stu Johnston, et moi-même occupons la cellule arrière. Des gens bien. Les Français savent toujours comment organiser de formidables régates. Pour un navigateur, c’est toujours intéressant et amusant de voir jusqu’à quel poin t on peut tutoyer les cailloux sans s’échouer »
Le Porto Ricain Sergio Sagramoso ne cache pas ses ambitions ; il aime Les Voiles, et pour sa troisième participation, semble avoir particulièrement bien préparé son affaire, tirant les enseignements des éditions précédentes. Il a choisi le support à son sens le mieux adapté au format de la course… un Melges 32 baptisé comme ses prédécesseurs, Lazy Dog.
“On avait un J 122 l’année dernière, et cette année un Melges 32 que nous venons d’acheter. Nous naviguons avec le même équipage que sur mes autres bateaux. On commence à le maîtriser. C’est un bateau très physique, mais très plaisant.
C’est notre troisième participation et on adore être ici. C’est la plus belle régate de la caraïbe, c’est certainOn a eu une bonne journée hier, avec de la bonne vitesse à toutes les allures. On a bien marché dans le petit temps, face à des unités plus lourdes. On va voir ce qu’il se passera si le vent forci…”
Patrice Franceschi commence ses premiers voyages à l’âge de trois mois dans les bagages de son père, officier parachutiste. A partir de 1999, il mène à bord de sa jonque La Boudeuse de longues campagnes d’exploration en Asie du sud-est et dans le Pacifique dans l’esprit des voyages du siècle des lumières. Après avoir perdu son navire dans un naufrage au large de l’ile de Malte, il rachète un trois-mâts suédois et repart autour du monde pendant trois années à la découverte des peuples de l’eau. Il a intégré en février dernier le groupe prestigieux des Écrivains de Marine. “C’est la première fois que je viens à Saint-Barth. C’est une découverte qui me ravit. Tant qu’il y a la mer, tant qu’il y a des îles, tant qu’il y a des bateaux et des marins pour s’en occuper, je suis heureux. Il y a ici de très belles unités. J’ai pu les admirer hier et j’ai navigué aujourd’hui sur un bateau de Saint-Barth, avec des marins locaux. J’apprécie le fait que les grands professionnels de la Coupe de l’America côtoient des amateurs dans une belle convivialité. »