Dérive endommagée sur Race For Water

Race For water
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La nouvelle est tombée au petit matin quand le trimaran de Stève Ravussin a touché un container flottant entre deux eaux : la dérive a été sérieusement endommagée et Race For Water concède près de quatre nœuds de vitesse. Mais sous la houlette d’Yvan Ravussin, spécialiste du composite, l’équipage franco-suisse met tout en œuvre pour réparer. L’appendice est en effet indispensable pour garder le cap alors que la flotte met du charbon dans une brise de Sud-Ouest montant progressivement de 15-20 nœuds ce dimanche matin à 20-25 nœuds en milieu d’après-midi. Et la nuit prochaine, les cinq MOD70 vont aborder le front qui se déplace rapidement vers l’Europe : les grains, la pluie, la mer plus chaotique vont décorer cette deuxième journée qui s’annonce comme la plus délicate à négocier de cette transat de New-York à Brest.

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Sous grand-voile haute et gennaker la nuit dernière, les équipages sont passés à un ris et génois pour éviter l’embardée fatale. Et il faut s’attendre à de nouvelles manœuvres dans les heures qui viennent car en accrochant le Gulf Stream, la mer se creuse et devient moins régulière. Sur ces trimarans de 70 pieds, le danger est en effet de planter les étraves dans une vague courte et abrupte, ce qui peut entraîner un chavirage par l’avant… C’est pourquoi la majorité des équipages se relaye toutes les trois heures afin de conserver une extrême vigilance.

Il n’y a en effet pas de stratégie spécifique à mettre en œuvre : le vent de Sud-Ouest va accompagner la flotte jusqu’au large des îles britanniques avec plus ou moins de brise au gré des grains et des masses nuageuses associées à un front. Et comme la brise se renforce d’abord par devant, le leader omanais arrive à maintenir son écart face à Sébastien Josse et son équipage. Et derrière, Yann Guichard et Michel Desjoyeaux sont déterminés à grappiller les milles pour ne pas se faire décrocher. Il y a donc beaucoup de tension à bord des MOD70, surtout depuis que les skippers savent que Stève Ravussin est handicapé par sa dérive endommagée.

Ils ont dit
Sébastien Josse, skipper de Groupe Edmond de Rothschild : « La première nuit a été plutôt agréable sur une mer relativement plate et avec une belle lune. Ce midi, le temps commence à se dégrader : la mer se forme et devient plus hachée car nous sommes rentrés dans le Gulf Stream, mais cela reste maniable parce qu’il n’y a pas plus de 20-25 nœuds de brise. Les conditions actuelles sont celles attendues, c’est-à-dire une mer en cours de formation et un vent de Sud-Ouest d’une vingtaine de nœuds qui nous permettent d’aligner des vitesses assez élevées ! On s’attend à des conditions météorologiques assez similaires bien que le vent doive se renforcer à plus de trente nœuds encore au cours de l’après-midi, voire de la nuit. Mais la bonne nouvelle, c’est que nous sommes bien dans le flux qui va nous propulser vers l’Angleterre : on va essayer de rester dans ce couloir pour gérer au mieux notre trajectoire. »

Stève Ravussin, skipper de Race For Water : «  Notre dérive est cassée à plusieurs niveaux. Il n’y a pas grand chose à faire. Nous l’avons remise à poste. Elle est désormais en position haute. Nous avons perdu du temps dans la réparation et le check-up de Race For Water. On reprend notre rythme de course. Nous sommes dans un vent de 25 nœuds avec des vagues de 3 mètres environ. »

Classement de 14h30
1 Oman Sail à 2634 milles de l’arrivée
2 Groupe Edmond de Rothschild à 4,9 milles
3 Spindrift Racing à 12,5 milles
4 Foncia à 13,7 milles
5 Race for Water à 30,6 milles