Confrontée à des vents très soutenus et une mer formée, la flotte de l’Oberthur Atlantic Trophée fait le dos rond en attendant des heures meilleures dans le Golfe de Gascogne. Le front annoncé depuis plusieurs jours est bel et bien venu cueillir les équipages, rendant leur navigation beaucoup moins confortable que sur les premières 24 heures. En tête, Amazon garde le rythme, suivi par Calypso III et Air Mail, alors qu’il faut choisir son camp dans la descente vers les Açores
Changement de décor à bord des yachts classiques. Ainsi la quiétude des premières heures de course a-t-elle laissé place à la négociation de deux fronts se succédant pour venir chahuter les marins. Progressivement, le vent est allé forcissant pour atteindre les 30 nœuds, creusant la mer et rendant la vie à bord nettement moins confortable. "Tout va bien, mais c’est agité. Imaginez que l’ordi est sur les genoux d’Yves Montand dans "Le salaire de la peur"", écrivait non sans humour Christian Chalandre, skipper d’Olbia, ce matin. D’un bord à l’autre, les vitesses ont sensiblement chutées, conséquence directe de la météo et du respect voué aux belles machines. A l’heure où les vagues se font pressantes et les rafales insistantes, les marins font une pause et cherchent d’avantage à préserver leur monture, ne perdant du vue ni leur sens marin, ni le fait qu’à quelques heures près, Horta leur réservera le même accueil. Dans le courant de la journée de lundi, les concurrents entameront un retour à la normale et retrouveront un régime favorable à leur descente vers les Açores.
Amazon en réel, Gweneven en compensé
En attendant, le deuxième front a généré une bascule du vent qui a permis à la flotte de mettre de l’Ouest dans sa route et de se positionner sur la voie directe. Auteurs d’un décalage occidental depuis hier soir, Amazon et Calypso III poursuivent leur course en tête, tandis que les açoréens d’Air Mail avaient de leur côté privilégié la trajectoire la plus courte vers leur port d’attache. Reste que ces trois équipages font depuis le départ de Douarnenez,, le 14 juillet dernier, la démonstration d’une belle maîtrise. Derrière la bataille fait rage, chacun jouant la carte de la régate atlantique. En temps compensé, Gweneven, le Swan 38 d’Oren Nataf, tire toujours son épingle du jeu après 48 heures de course, suivi du Contessa 35 de la famille Caraës et d’Olbia, le plan Stephens mené par le seul duo engagé sur l’Oberthur Atlantic Trophée.
Premiers maux
Hier soir, l’équipage de Gerfaut III annonçait à la direction de course rencontrer quelques petits soucis de" fin de chantier", rassurant toutefois François Séruzier sur le fait que tout allait bien à bord.
Remis à l’eau après un chantier qui aura duré deux ans, le plan Holman and Pye dispute ici sa première épreuve. S’il ne leur est manifestement pas possible pour le moment d’avancer sur la route dans de bonnes conditions, les vitesses affichées par Olivier et Pascale Delvigne témoignent de leur capacité à se rendre sans trop d’encombres vers un port espagnol. Sans doute l’équipage choisira-t-il de faire escale dans les prochaines heures afin de solutionner leur problème avant de reprendre le large. De son côté, l’équipage de Mélusine II a fait savoir qu’il se voyait contraint de faire demi-tour et de remettre le cap sur les côtes bretonnes pour cause de problème de moteur. Jean-Pierre Bru et ses compagnons de route n’ont pas encore fait part de leur retrait de la course aux organisateurs.








