Francis Joyon se prépare à rejoindre la ligne de départ traditionnelle des tentatives contre le record de la traversée de l’Atlantique. La "fenêtre" météo observée devrait se mettre en place dans la nuit de dimanche à lundi entre deux heures et huit heures du matin heures française. C’est Francis qui décidera seul du moment opportun pour lancer son trimaran géant IDEC par le travers de la marque d’Ambrose, dans l’embouchure de l’Hudson River. Dès que le vent de secteur Sud Ouest gonflera ses voiles, il s’élancera pour un défi colossal, sportif et physique, pour faire mieux que les 5 jours, 19 heures, 30 minutes et 40 secondes réalisés il y a trois ans par Thomas Coville et son trimaran Sodebo sur cette même distance estimée à 2980 milles nautiques.
"Cela vaut vraiment la peine d’essayer" confie Francis Joyon à quelques heures de l’instant fatidique où il larguera les amarres dans la marina de Gateway à Brooklyn. "J’espère un départ rapide dès le passage de ligne dans un bon flux de sud ouest. La première partie du parcours me semble propice à la vitesse et à m’installer d’emblée dans les temps du record. La saison est bien avancée pour espérer une fenêtre idéale et celle que nous avons choisie est loin d’être parfaite, avec notamment une petite dorsale anticyclonique à traverser au beau milieu de l’Atlantique Nord. Je vais jouer ma carte à fond car de toutes manières, il n’ y a rien à regretter. "
Francis Joyon a en effet débuté son "stand-by" dans l’attente de l’organisation en Atlantique des configurations météos idéales pour un record le 29 juin dernier. "Et aucun scénario véritablement idéal ne s’est proposé à nous. Jean Yves Bernot, qui m’assiste depuis la terre, et moi-même observions une autre opportunité pour le 25 août prochain, mais elle ne semble guère promise à un très bel avenir. Je préfère donc me contenter de ce que l’Atlantique m’offre cette nuit pour tenter ma chance."