Fòrum Marítim Català 8e en 112 jours

    Gerard Marín, benjamin de la course, et Ludovic Aglaor ont bouclé ce vendredi à 21h 17min 24sec, heure locale leur tour du monde après 112 jours 07 heures 17 minutes 24 sec de course. Les deux navigateurs auront parcouru 28 662 milles à une vitesse moyenne de 10,63 nœuds. Ils arrivent 18 jours, 8 heures, 57 minutes après le vainqueur Virbac-Paprec 3. Cette huitième place dans la Barcelona World Race est avant tout la réussite d’un double objectif : terminer la régate mais également se classer avant d’autres bateaux de même génération, en l’occurrence We Are Water construit comme Fòrum Marítim Català en 2000 et Central Lechera Asturiana, légèrement plus récent. Car Fòrum Marítim Català était l’un des bateaux les plus anciens de la flotte au départ le 31 décembre à Barcelone. Il s’agit de l’ancien Kingfisher d’Ellen MacArthur au déjà très long palmarès. En 2000-01, il avait terminé deuxième du Vendée Globe puis, remporté la Route du Rhum 2002. Rebaptisé Educación sin Fronteras il avait bouclé aux mains d’Albert Bargués et Servane Escoffier, la première édition de la Barcelona World Race en 2007-08. A son bord cette fois, deux marins aux profils très différents mais complémentaires. Le très jeune Gerard Marín tout juste âgé de 28 ans au moment du départ, figure montante de la voile océanique espagnole, mais spécialisé jusqu’alors dans la voile légère et la classe Mini. Et Ludovic Aglaor, 44 ans, avec une grande expérience du large en équipier de l’ombre sur le Jules Verne de Orange II en 2005, puis plusieurs années sur Gitana 13.

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    Déclarations à l’arrivée à Barcelone :

    Gerard Marín :
    « Je suis très heureux, peut être un peu impressionné par la régate. J’ai besoin d’un peu de temps pour assimiler tout ce que j’ai vécu mais tout de suite je me sens très heureux. Hier nous étions très nerveux avec une nuit d’orages, un vent très instable et capricieux. Nous sommes arrivés 12 heures plus tard que prévu, très angoissés mais c’est normal. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir pu faire le tour du monde si jeune. C’est difficile de trouver des projets pareils. Ici vous nous voyez tous les deux mais derrière il y a beaucoup de gens qui ont rendu cela possible. Le saut entre le Mini et l’Imoca est difficile. Ce sont deux mondes très différents. En Mini on peut se permettre de plus grandes libertés et plus d’erreurs. Ici on les paye très cher. De même naviguer à deux représente un grand changement. En Mini je faisais ce que je voulais, ici il faut partager et surtout être plus diplomate et plus souple. Nous avons eu beaucoup de bons et de mauvais moments. Les premiers bons sont arrivés après les Canaries, où il y avait beaucoup de vent, on planait comme des dingues… c’était un bon début. Et puis, passer le Horn, bien entendu car c’est un cap de rêve. »

    Ludovic Aglaor :
    « Je suis vraiment très impressionné. Vous êtes venus très nombreux. Bravo Barcelone et merci beaucoup ! En monocoque c’est beaucoup plus long qu’en multi mais ça reste de la navigation à la voile. C’est une passion donc c’est toujours aussi agréable et plaisant. Je viens d’arriver, c’est un peu l’atterrissage je pense qu’il me faut quelques jours pour réfléchir à tout ça, analyser et puis fatalement y retourner… On est fait pour ça… On y retourne toujours !
    Le début du Pacifique était vraiment génial en termes de conditions. Nous sommes allés très vite. Un autre très bon souvenir c’est il y a 8/10 jours alors qu’on ne s’attendait pas à arriver aussi vite ici ! On a eu des conditions idéales, on a pu couper le fromage pour aller à Gibraltar directement. Je pensais plutôt arriver ici début mai ! J’ai très envie de voir les copains, les quelques bières qui vont arriver avec. J’ai aussi envie d’une bonne viande, de légumes frais et puis de retrouver ma chérie. »