Les vacations des leaders : Tabarly, Rouxel, Delahaye

    Erwan Tabarly (Nacarat) :
     « Le vent a molli un petit peu depuis la fin de soirée. On a eu un dernier gros grain, ensuite le vent a perdu 10 nœuds d’un coup. On est passé de 25 à 15 nœuds pendant quelques heures. Là, c’est remonté. Les conditions sont plus tranquilles que ces derniers jours mais on conserve 18 nœuds et des moyennes de 8 nœuds. Il y a toujours de l’air et ça avance bien. Je me suis rapproché des deux autres bateaux. Dans la soirée, on était à vue dans un rayon de 4 milles, c’était assez sympa. J’ai gardé le spi plus longtemps que les autres du coup, je les retrouve sous mon vent. Je suis surpris mais c’est plutôt une bonne opération pour moi. Avec le vent qui va adonner dans la journée, je pourrai plus facilement recroiser, donc je ne suis pas mécontent. Je suis premier mais je suis un tout petit peu moins bien que Thomas. Il va falloir que j’empanne. En général, on a les grains entre 7 heures et midi. En ce moment, le ciel est encore clair, j’ai  l’impression qu’on va dans moins de grains. La route est assez directe donc on ne pourra pas prendre trop de milles les uns sur les autres. Le tour de la Martinique va avoir une vraie importance. Je vais regarder de très près là où il faudra passer et voir si on arrive de nuit ou de jour, c’est important. En tout cas ça s’annonce assez serré. »

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    Thomas Rouxel (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) :
    « C’est serré ! On est tous les trois à vue avec Erwan et Fabien. Les conditions se sont calmées, ca nous a donné l’occasion de se poser et de respirer un peu. Cette nuit j’ai bien récupéré. Erwan a été plus réactif sur un changement de direction du vent. Cela lui permet de rester en tête mais ça reste serré et je pense que ça va rester comme ça jusqu’à la fin. Je pense qu’on a passé le plus faible. On a dû avoir une heure ou deux heures avec moins de 10 nœuds mais ça n’a pas été si pénible que ça. On a eu le temps de récupérer un peu, de lâcher la barre et laisser le pilote fonctionner. Avant on ne pouvait pas car l’angle du vent était serré donc c’était plus technique. Là, c’est stable donc j’ai pu bricoler un peu, me poser. J’ai bien dormi cette nuit, je me suis fait un bon repas et on a discuté tous les trois à la VHF. C’est un moment agréable de la course. Jusqu’à la fin, ça va vraiment être de la vitesse. Il ne va pas y avoir de grosse option. Hier soir, j’ai commencé à repérer un peu le parcours d’arrivée, l’orientation du vent etc … je vais commencer à regarder tranquillement pour avoir une idée précise de ce qu’il faut faire. »

    Fabien Delahaye (Port de Caen Ouistreham) :
    « On a de l’air, on avance, on est sur la route, c’est top ! On a fait un point tous les trois, on a échangé entre nous pour voir les bobos de chacun… Au final, on se rend compte qu’on met tous la main dans la caisse à outil tous les jours ! C’était un moment sympa pour souffler un peu et puis le vent est revenu. On en a profité car c’est une des seules fois où il n’y a pas d’eau sur le pont : on a fait sécher les affaires. Mon dos va mieux, j’ai toujours du mal quand je me pose pour dormir mais c’est un bel hématome qui est en train de disparaitre. Sur les pieds je me suis fait mes petits bandages et j’ai mis des chaussettes étanches. Je regarde la carto et les fichiers, mais ça s’annonce droit, avec un petit décalage. Il reste 500 milles pour arriver, ça va se jouer sur des petits détails… un grain par ci, un autre par là… La nuit dernière, j’ai eu un bon grain et hop mon spi, en deux. Un peu de refus et il est tombé. Je voulais le garder pour la fin de parcours, donc je l’ai réparé, là il est en l’air ! Il y a des décalages, ils sont faibles, c’est souvent parce qu’on touche des vents différents aux abords des grains. Le tour de l’île a été bien étudié à terre : comment l’aborder par les différents secteurs. On va rouvrir les documents petit à petit et voir ça de plus près mais globalement ça va être de la régate au contact et ça devrait être sympa d’atterrir comme ça sur la Martinique. On est déjà dimanche ? Mon groupe d’amis m’a laissé un paquet à n’ouvrir que le 24 avril, donc je vais attaquer ça aujourd’hui ! »