C’est parti à Saint-Tropez

st trop
DR

Le vent du large…

- Publicité -

Si peu avant 13 heures, le vent sur la ligne de départ des voiliers classiques n’excédait guère les 5 nœuds, il montait régulièrement en pression au fur et à mesure que les voiliers sortaient au près légèrement débridé du golfe en direction de la pointe des Issambres. Dans le sillage des petits auriques, puis des petits et grands marconis, s’élançaient les grands auriques. Mariska (Fife 1908), vantée et admirée pour sa première participation aux Voiles depuis sa refonte totale aux chantiers des Charpentiers Réunis de La Ciotat, se montrait à la hauteur des flatteurs qualificatifs dont on l’affuble déjà. Bien dégagée en bout de ligne, le joli côtre prenait rapidement l’avantage. C’est précisément cette montée en pression du flux de Sud Ouest qui allait favoriser le retour des habitués des podiums des Voiles. Moonbeam IV sonnait le réveil des grandes unités et emmenait dans son sillage les grandes goélettes, Elena, Eleonora et le ketch Thendara particulièrement à l’aise, sans oublier  le grand 23 m J Cambria (Fife 1928) toujours prompt à s’envoler dès que le vent tutoie les dix nœuds et plus.  Passée la Sèche à l’huile, bouée cardinale en bordure du golfe, le vent prenait franchement de la droite et c’est très appuyé sur tribord que la flotte partait au large pour un long bord débridé. L’immense goélette Elena (Herreshoff 1911) plaçait très vite une accélération qui lui donnait une confortable avance. Elle donnait des idées d’envol à Thendara (Mylne 1937) et à Eleonora  (Herreshoff 1910).
 
Le duel des 15 m
 
L’affrontement si attendu et dont on n’a pas fini de parler entre Tuiga (Fife 1909) et son quasi sistership Mariska (Fife 1908) a failli tourner court, le centenaire voilier amiral du yacht Club de Monaco ayant quelque peu manqué son départ, lent à trouver ses marques au bateau comité. Mariska, suivi de près par un autre Fife (Moonbeam IV, Fife 1920) trouvait vite du vent frais et s’échappait un moment dans les petits airs. La course poursuite du cadet (Tuiga numéro de voile D3) derrière l’aîné (Mariska D1) était de toute beauté. La palme revenait à l’expérience et c’est parfaitement réglé dans ses lignes que le skipper Monégasque Bernard d’Alessandri remontait patiemment Bernard Tarrès pour le passer lors du long bord de largue vers Saint-Tropez et le Portalet. 
 
Au bonheur des Métriques

Les petits airs du départ et des allures très éloignées du lit du vent ont fait le bonheur des légers et toilés Classes métriques ; 8 m JI, 12 m JI et même 6 m JI ont ainsi tiré le meilleur parti du parcours et des conditions du jour. Le petit coup de pétole sur la lige d’arrivée ajoutait  du piment à la régate, favorisant le retour des lâchés dans la brise, et engageant les équipages dans une bagarre de virement de bord à quelques encablures de la ligne.
 
Du vent à Lardier

Ils espéraient de l’air, et ils n’ont pas été déçus. Bords de près, de largue et de reachings, ont permis aux équipages des voiliers modernes de passer une large revue de leurs capacités à gérer les mille et une facéties du vent, avant le grand final d’un long sprint de portant sous spis, et l’arrivée jugée comme pour les yachts classiques sous le Portalet. 12 noeuds au départ, et des « baffes » à près de 18 nœuds ont
comblé ( et rincé) les régatiers.
 
Wally : Y3K impitoyable

Le grand Wally de plus de 100 pieds Y3K ne compte pas laisser beaucoup de lauriers à ses concurrents. Il s’est imposé sans contestation aujourd’hui au terme des 23 milles du parcours. Le tout récent Wally 130 fait des merveilles, en vain pourtant, pour lui ravir un peu de sa superbe. Ils laissent tous deux en retrait les deux Wally de 29 mètres Magic Carpet et Open Season.