Cammas déçu de sa quatrième place

Groupama
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Code zéro dans une petite dizaine de noeuds de vent, Groupama 4 apparaît à l’horizon. On s’approche, et c’est Laurent Pagès qui barre, bientôt relayé par le skipper, Franck Cammas. 


Quelques virements à l’approche du port secret, et ils passent la ligne d’arrivée de cette première partie de deuxième étape. 12 points de gagnés.

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Ce matin, les sourires de Cammas et ses hommes racontent un soulagement évident, mais la frustration est bien là. « Je suis heureux d’arriver et d’en finir, » confirme le skipper, « mais je ne suis pas content du résultat. »

Eux qui ont brillamment contourné un front dans le sud de l’océan Indien et pointaient en tête le 20 décembre, ont tout perdu dans le Pot-au-Noir. Le 23 décembre, ils cédaient la première place à Telefónica, puis Camper. « Le Pot-au-Noir a été mauvais, » ajoute Cammas, « et également les zones calmes à la fin. On savait que ces conditions étaient mauvaises pour notre bateau et notre vitesse, mais on n’a pas bien démarré non plus. On était peut-être trop frustrés et on a essayé de revenir avec une option trop risquée, je pense. On doit être plus patients et ne pas toujours se battre pour la première place. »

Le 26 décembre, ils se font dépasser par Puma et passent en quatrième position. La faute à « un placement un peu différent en sortie du Pot-au-Noir, un resserrement général vers l’avant et des variantes dans les options, » expliquait hier Yann Riou, équipier média. Cammas positive : « Ce que je retiens, c’est qu’on a su mener. Ça prouve qu’on a le potentiel d’être parmi les meilleurs bateaux. Nous devons bosser pour améliorer la vitesse du bateau dans les petits airs. Et peut-être essayer de rendre le bateau un peu plus confortable au reaching dans du gros temps. »

Franck Cammas revient sur cette étape : "Nous avons vécu quatre derniers jours vraiment terribles : nous étions en très bonne position pour remporter l’étape. Cela n’est pas facile de perdre autant de places sur deux situations météorologiques qui étaient certes compliqués, mais que nous devrions être capables de mieux franchir. Suite à la première étape nous avions un petit complexe au point de ne pas lâcher la flotte.  Après, il y a eu des zones bâtardes où nous n’avons pas été favorisés. Le Pot au Noir nous a été fatal. Une fois engagé, il était impossible de contrôler la flotte qui partait dans l’Est. Camper et Telefonica ont contourné cette bulle beaucoup plus au large. Les écarts se créent extrêmement vite ! Nous avions pris un coup au moral et nous n’étions pas content du tout d’être relégués à la troisième place."

"Puma est impressionnant dans les petits airs comme nous avions pu le constater dans la première partie de l’étape. Nos adversaires sont certainement plus conservateurs en jouant essentiellement la route directe. En mer, tu ne sais pas exactement où vont aller tes concurrents : il faut bien prendre des initiatives et ne pas suivre en permanence le groupe. Enfin, si tu veux gagner…  Les Espagnols arrivent à se sortir de situations complexes et ils ont un peu de réussite. Ils claquent trois manches : bravo ! Ils sont incontestablement très rapides quand ils sont au contact des autres voiliers. Mais leur trajectoire reste très conservatrice. Je suis plus impressionné par Puma qui est aussi très rapide mais qui a des objectifs mieux cernés : je pense que c’est l’équipage le plus fort mais ils n’ont pas eu beaucoup de chance sur ces deux premières étapes. Camper a un excellent équipage qui exploite très bien son bateau, qui manoeuvre parfaitement, mais je crois que leur voilier a un déficit dans les hautes vitesses. Il est par contre redoutable dans le petit temps… "

Heure d’arrivée de Puma : 0h33’’10’
Heure d’arrivée de Groupama sailing team : 03h04’19”
ETA d’Abu Dhabi Ocean Racing : en milieu de journée