Si le duel entre Thomas Coville et François Gabart était somptueux à des allures vertigineuses en Ultime, le duel entre Armel Le Cleac’h et Vincent Riou était tout autant passionnant.
6 Imoca étaient en course dont 3 foilers. Le premier à abandonner fut Sébastien Josse, victime dès le deuxième jour de course d’un violent empannage. Il a laissé Armel et Vincent s’expliquer. Jean Pierre Dick légèrement en retrait n’a jamais été réellement dans le match et pourtant jamais trop loin. Hier Jean-Pierre a du faire face à un violent coup de vent : J« Cette nuit, je naviguais en bâbord amure, j’allais chercher le front. Tout d’un coup alors que j’étais au pied de mât en train de terminer la prise d’un deuxième ris, une bouffe de vent énorme est rentrée sur l’amure opposée. En l’espace d’une seconde ce coup de vent a couché le bateau à l’envers, c’était d’une violence rare. Je me suis accroché aux drisses du pied de mât. Heureusement je venais de réduire la toile ! Une minute plus tard, le vent a molli à 20 nœuds et j ‘ai pu rétablir la situation. Le vent avait basculé de 100 degrés. Je ne suis pas blessé, mais c’était super dangereux. J’étais surpris par la violence du phénomène. Dans ce passage de front, le radar et la caméra avant ont été arrachés. A l’intérieur, les sacs à voile.”
Paul Meilhat sur SMA a été transparent sur la course. On peut le comprendre. Son objectif était avant tout d’assurer sa qualification au Vendée Globe sur un bateau tout juste réparé et sorti de chantier.
Le duo Armel et Vincent ne s’est jamais séparé. Un bon test pour les deux hommes dont l’un parfait son apprentissage des foils et l’autre, prend la mesure de l’écart de performance de son bateau avec ses futurs concurrents de nouvelle génération qui seront sur le Vendée. Armel a pour l’instant un peu plus de 60 milles d’avance sur Vincent et on ne voit pas ce qui pourrait l’empêcher de gagner la course. Et ce d’autant que Vincent ne peut plus compter sur son antenne satellite depuis plusieurs jours, la réception des fichiers météo est compliquée. Il doit se passer d’une analyse fine, précieuse et particulièrement utile pour choisir la bonne route et ne pas se laisser engluer à quelques centaines de milles de l’arrivée. « C’est difficile d’avoir une lecture à peu près correcte de ce qui se passe » résume Vincent.
En même temps positionné dans le tableau arrière de Banque Populaire peut aussi s’avérer être un avantage dans certains cas, notamment en approche de cette zone de vents faibles : « Observer un bateau qui navigue devant nous est un super indicateur pour voir ce qui nous attend ». A suivre