Un spi de Figaro mesure quatre-vingt cinq mètres carrés. C’est grand pour un mouchoir. C’est pourtant dans ce satané tissu affalé, sitôt la ligne d’arrivée franchie à Port Bourgenay, que Jérémie Beyou, 29 ans, enfouit sa tête bien faite de navigateur breton pour un gros sanglot d’émotion. Il y a des jours comme ça où les larmes sont jolies. A 14 heures 45 minutes et 27 secondes ce jeudi 25 août, après 2 jours 3 heures et 45 minutes de course dans le gros temps entre Cork (Crosshaven) et le port vendéen, ce citoyen de Loctudy et Morlaisien de cœur entre dans la légende de la course au large. Lui qui n’avait jamais connu le bonheur d’une victoire d’étape sur La Solitaire Afflelou Le Figaro rafle tous les honneurs : l’étape et le classement général provisoire ! Sur la ligne il a déclenché son chrono : il rendait 10 minutes et 32 secondes à Laurent Pellecuer (Cliptol Sport), qui n’a pas démérité, loin s’en faut, mais était pointé à une quinzaine de milles… Voilà, c’est fait à sa neuvième participation, Jérémie Beyou a décroché le Graal des navigateurs solitaires, ce qui n’est finalement pas rien quand on se souvient que ce même compteur s’est arrêté à 10 pour Alain Gautier et à 11 pour Jean Le Cam.
Beyou, Desjoyeaux, de Pavant : podium de rêve sur La Solitaire
- Publicité -