Bernard Bonneau sera systématiquement entouré de cinq autres juges lors des escales. En tout, une quinzaine de nationalités se relaieront aux côtés du Rochelais. Leur rôle ? Vérifier la bonne application des règles de course définies par l’ISAF, assurer l’arbitrage direct de toutes les manches dans les ports (In-Port, courses d’entrainement, Pro Am) et gérer les réclamations entre les bateaux.
Fort de son expérience sur l’édition passée, Bernard Bonneau sait que le scénario n’est jamais le même. D’autant que la monotypie qui fait cette année son apparition sur la course autour du monde devrait changer la donne.
« Les bateaux sont a priori identiques et les équipages vont essayer de faire la différence sur des petits détails (poids embarqués, matossage, petits aménagements sur les voiles ou l’accastillage pas forcément autorisé). Tout changement est régi par l’autorité organisatrice. Nous avons travaillé sur les textes (règles de classe, avis de course et instructions de course) et au fur et à mesure, cela peut évoluer soit en raison d’un fait nouveau soit pour préciser une règle. On travaille beaucoup en anticipation sur ce qui peut se passer après le départ. On aura beaucoup de travail sur les régates au contact. Nous avons vu que tous les équipages étaient dans la recherche de performance. L’agressivité, dans le bon sens du terme, est palpable. Je prévois qu’au Cap, les équipes seront encore un peu dans l’apprentissage mais à partir d’Abu Dhabi, elles seront plus affûtées et les courses In-Port seront très disputées. Cela nous donnera pas mal de travail et c’est bien ! » s’enthousiasme Bernard Bonneau.
Par expérience toujours, le Président sait aussi que plus l’on va avancer dans la compétition, plus les équipages vont évoluer et plus la fatigue et l’intensité de la régate pourront les pousser à la réclamation. « En plus de notre rôle au jury, comme on les suit, on a aussi un regard extérieur. La dernière fois, certains ont craqué vers la fin alors qu’ils semblaient dominants, d’autres se sont construits petit à petit pour atteindre une espèce de plénitude. On sent parfois la tension à l’intérieur des équipages, le désaccord entre la cellule arrière et les autres. C’est vraiment intéressant sur le plan humain en plus de l’aspect purement sportif » poursuit-il.