La première épreuve inscrite au programme du Défi Azimut longue de 215 milles a offert une très belle course et un bonne occasion pour le skippers de se préparer et de se jauger.
Solidement installé en tête de flotte dès les premières longueurs, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) a tenu son rang de favori tout du long. Animé d’une furieuse envie de l’emporter comme l’illustre son arrivée à l’attaque sous spi, il n’a pas laissé s’échapper une victoire nette et sans bavure. Dans son sillage, Morgan Lagravière (SAFRAN), bien dans le match, a toutes les raisons d’être satisfait. Le jeune compétiteur décroche une deuxième place bien méritée, à bord de son monocoque fraîchement équipé de nouveaux foils. Quant à Jérémie Beyou (Maître CoQ), qui signe un retour tonitruant sur la fin du parcours, flashé à 18-19 nœuds en vitesse de pointe, il prouve, si besoin était, qu’il maîtrise son sujet. Le triple vainqueur de la Solitaire du Figaro complète le podium de cette épreuve, trusté par trois bateaux à foils.

24 heures de régate pure
Pour autant, si ces monocoques à moustaches, comme on désigne ces voiliers dotés d’appendices porteurs, l’emportent sur la course, la 4è place de Paul Meilhat (SMA) dans les talons des leaders, vient tempérer des conclusions trop hâtives. Les bateaux à dérives classiques n’ont pas démérité et ont encore leur mot à dire. D’autant que tous s’accordent pour souligner que si les « foilers » prouvent qu’ils ont fait un bon en avant, les places d’honneur de ces 24H Azimut se sont avant tout jouées en termes tactique et de régate pure, au niveau des trajectoires comme des choix de voiles. De quoi attiser le suspense avant le lever de rideau du tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, annoncé comme une grande régate planétaire.
Vincent Riou « Je suis content de cette navigation. Tout s’est bien passé. Nous n’avons eu aucun problème technique. Par contre, nous n’avons pas tiré le bon bord de près cette nuit. On n’était pas dans le bon wagon. On ne peut pas gagner à tous les coups. Mais tout cela s’est déroulé dans de bonnes conditions puisque nous avons eu entre 8 et 20 nœuds de vent. Nous avons navigué au contact. C’était une belle opportunité de se confronter avant le Vendée Globe » raconte Vincent avant de rejoindre le ponton de la base des sous-marins de Lorient.
Yann Eliès : « C’était intéressant. Sur la première portion entre Lorient et le way-point numéro 1, nous avons fait jeu égal avec PBR de Vincent Riou et c’est un point de satisfaction. Après, malheureusement, ça s’est un peu gâté », a indiqué Yann Eliès, peu après son arrivée à terre, en début d’après-midi. « Etonnement, les foilers ont pris le dessus mais cela est lié au fait que nous, les trois bateaux à dérive, nous n’avons pas tiré les bons bords. Nous avons, de fait, navigué sur un mode un peu haut, un peu en travers de la piste, or il fallait privilégier la vitesse », a noté le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir, pas du genre à se chercher de mauvaises excuses. « Au final, ce sont ceux qui ont le mieux régaté qui sont devant car le parcours ne favorisait pas un type de bateau plus qu’un autre », a ajouté le marin.
Demain… Tour de l’Ile de Groix !
Après quelques heures de repos et une bonne nuit de sommeil, le Défi Azimut reprendra dès demain ses droits avec les runs de vitesse et le traditionnel Chrono Azimut-Tour de l’île de Groix. Ce format de course en équipage offre aux skippers l’occasion d’embarquer des membres de leur équipe technique et des partenaires. Du vent d’ouest d’une bonne quinzaine de nœuds est annoncé. Ces conditions permettront-elles de battre le record d’1 heure 08 minutes et 10 secondes établi l’année dernière par les hommes de PRB ?