Longtemps mené par Jérémie Beyou (BPI), le long bord de reaching pour remonter le golfe de Gascogne va finalement tourner à l’avantage d’Armel Le Cléac’h qui s’était légèrement décalé au large. A 21h57, le skipper de Brit Air, accessoirement vainqueur de la première étape, enroule en tête la bouée SN1 devant Saint Nazaire et remporte ainsi le Grand Prix GMF Assistance. Il est suivi de près par François Gabart (Skipper Macif 2010) et Jérémie Beyou (BPI). Ces trois hommes mènent toujours le bal au premier pointage de la matinée.
Depuis la bouée de Saint-Nazaire, les 45 navigateurs tirent des bords le long des côtes du Morbihan. Le ciel est étoilé, le vent s’est légèrement calmé mais le clapot est toujours formé. Au pointage de 4h30, la flotte était étalée sur 35 milles, entre les joueurs de l’intérieur de Belle-Île, – un petit groupe de six composé de Corentin Douguet (E.Leclerc Mobile), Adrien Hardy (Agir Recouvrement), Jean-Paul Mouren (M@rseillentreprises), Alexis Loison (AllMer Ineo Gdf Suez), Arnaud Godart-Philippe (Senoble) et Jonny Malbon (Artemis) – et la grande majorité partie au large, dans le Sud. Loin de la côte et de ses dangers, c’est l’opportunité de prendre un peu de repos. Car les 20 dernières heures de course ont été exténuantes. Hier en début d’après-midi, le vent est rentré jusqu’à atteindre 25 nœuds moyens (30 dans les rafales). La mer s’est formée et bientôt quelques jolies crêtes déferlantes sont apparues. Au coucher du soleil, le spectacle était magnifique, mais il fallait alors s’imaginer seul, sous spi lourd, accroché à la barre d’un monotype de 10 mètres… Des conditions assez furieuses pour une transgascogne express.
« C’est une étape vraiment physique. Ils ont tout eu : une dorsale à passer, du reaching fort avec une conduite assez sauvage, une mer de travers dans le golfe de Gascogne dans 30 nœuds de vent, résume le Directeur de Course Jacques Caraës. Au large de Belle Ile, le vent est mollissant mais il y a un clapot résiduel important qui rend la marche pénible. »
Il reste encore 115 milles de louvoyage le long des côtes bretonnes, entre cailloux et courants. Les premiers sont attendus dans le goulet dans la nuit de jeudi à vendredi…
Ils ont dit
Armel Le Cléac’h (Brit Air) : « Je suis bien content d’être passé en tête à SN1, le début de course n’a pas été extraordinaire mais je suis bien remonté hier. La journée a été assez physique, avec du vent qui est bien rentré. C’était assez sport sous spi avec 25-30 noeuds au passage du front. Cela glissait bien mais il fallait rester vigilant pour ne pas perdre de terrain. Il y a des coups à jouer jusqu’à Groix puis Penmarc’h, ce ne sera pas du « tout droit », donc j’en profite. Si le vent se maintient comme prévu, cela devrait être une étape assez rapide, on devrait être en début de nuit à Brest. »
Corentin Douguet (E.Leclerc Mobile) : « On tire des bords sur une mer plate avec un magnifique ciel étoilé, je suis entre Belle-Ile et les Iles d’Houat et d’Hoëdic, c’est très beau ! Le passage à SN1 n’était pas un exercice facile, ça c’est jouer sur la fin : sur la réactivité et sur la capacité à tirer sur le bateau. On a eu quelques bords sous spi assez fort, il fallait être dessus et j’ai réussi à gagner quelques places sur la fin. »
Nicolas Lunven (Generali) : "Sur la traversée du golfe de Gascogne je n’étais pas super à l’aise en stratégie. Je ne savais pas trop quand il fallait abattre, mettre le spi. Je n’avais pas beaucoup d’inspiration du coup, j’avais tendance à copier sur mes camarades. On a une remontée jusqu’à Brest qui est intéressante. Ça ouvre le jeu et on verra qui aura raison à l’arrivée. "
Classement de 4h30
1 LE CLEAC’H Armel BRIT AIR à 114,8 milles de l’arrivée
2 GABART François SKIPPER MACIF 2010 à 0,4 milles
3 BEYOU Jérémie BPI à 1 mille
4 MARCHAND Anthony ESPOIR REGION BRETAGNE à 2 milles
5 de PAVANT Kito GROUPE BEL à 2,7 milles
6 DELAHAYE Fabien PORT DE CAEN OUISTREHAM à 2,7 milles
7 DOUGUET Corentin E.LECLERC MOBILE à 3 milles
8 JOSCHKE Isabelle SYNERGIE à 4,4 milles
9 LOBATO Francisco ROFF/Tempo à 4,4 milles
10 HARDY Adrien AGIR Recouvrement à 5 milles