Pour Yannick Bestaven, comme pour ses concurrents inscrits en 60’ Imoca, cette Transat Anglaise est d’importance. Un test grandeur nature avant le Vendée Globe qui se déroulera sur 15 jours environ. La Nordique se joue au près ? Et alors ? Ce n’était pas l’allure favorite de Cervin EnR, le vétéran de la flotte, plutot conçu pour les grands surfs du Sud, mais les travaux réalisés cet hiver pourraient réserver de bonnes surprises.
Energies propres
Quand Yannick Bestaven s’est engagé avec Cervin EnR (son sponsor principal) à restaurer et optimiser l’ex Aquitaine Innovations, construit en 1996, il s’était déjà investi dans la recherche d’énergies naturelles au service du nautisme et de la course en particulier. Le respect de l’environnement est une attitude fondamentale chez ce jeune ingénieur arcachonnais. Ses travaux pour explorer de nouveaux systèmes de production d’énergie, de stockage et de distribution économique se sont concrétisés lors de la création de la plateforme rochelaise EAM (Energies Autour du Monde) fondée à son initiative en été 2007. L’équipe, aujourd’hui enrichie de deux ingénieurs en R & D et de plusieurs opérateurs, poursuit les travaux au sein d’une écurie de plusieurs bateaux dédiés à la course. Le 60 pieds « Cervin EnR » est l’un de ces bateaux -laboratoires qui permettront aux techniques d’évoluer et de se développer.
Un bateau totalement revisité
« C’est un robuste vétéran » prédisait Yannick en décembre, avant le grand chantier. Dès son retour du Brésil, et la Transat BtoB fin décembre, le monocoque est entré en chantier chez Naval Force 3 à la Rochelle, où il a été totalement désarmé. Après une minutieuse radiographie des structures en composite au « taping », analyse des résonances sur ordinateur de la coque, du pont et tous carénages, suivi de divers tests de flexions des appendices, le bilan composite s’est avéré sans mauvaise surprise. Quelques zones plus sollicitées ont été renforcées : les bases de fixation de cadènes, de winchs et certains postes nouvellement créés ou déplacés tels que le support conçu pour l’hydrogénérateur ou le poste de barre que Yannick a souhaité plus ergonomique et reculé pour disposer d’un cockpit dégagé.
Les modifications sur Cervin Enr :
. Un nouveau système de matossage. Les skippers s’ingénient à dénicher le rail qui permettra de déplacer le fardeau intérieur rapidement et sans trop d’effort, en latéral et en longitudinal.
. L’installation de pompes électriques pour actionner les ballasts,
. Un nouveau mât.
. Le triangle avant a été redessiné pour plus de puissance et de flexibilité dans le choix des voiles.
Dès The Artemis Transat, Cervin EnR disposera d’un nouveau génois (plus grand), , d’une nouvelle trinquette (beaucoup plus grande), d’un ORC, de deux spis et un deuxième genaker. . La grand’voile ne sera renouvelée qu’après la Québec Saint Malo.
. La quille est fixe et le restera.
. Le voile de quille est redessiné.
. Le socle sera équipé d’un nouveau bulbe.
. Nouveaux safrans : autres profils mais même surface.
