La saison 6.50 2007 achevée sur une Mini-Transat dont on gardera le souvenir d’une superbe victoire d’étape à Funchal, et après un court repos hivernal, Isabelle Joschke a repris le chemin des pontons de Port-la-Forêt. Fini le 6.50. La navigatrice franco-allemande s’est séparé de son proto préféré et a décidé de changer de monture pour partir à la découverte du Figaro avec, en ligne de mire, La Solitaire du même nom, cet été.
Toujours sous les couleurs de son partenaire principal, le groupe de travail temporaire Synergie, Isabelle Joschke s’entraîne intensément depuis mi-janvier pour progresser le plus vite possible et comprendre les subtilités de son nouveau compagnon de route. Un compagnon qui a déjà fait ses preuves en remportant la victoire de la Solitaire 2004 aux mains de Charles Caudrelier.
Au pôle France de Port-la-Forêt
Comme beaucoup de grands noms de la classe Figaro, la navigatrice a choisi le Pôle France « Finistère course au large » de Port-la-Forêt pour se préparer dans les meilleures conditions. Après quelques semaines de navigation, elle livre ses premières impressions : « Le bateau est plus physique mais plus simple que le 6.50 qui est conçu pour le large avec sa quille basculante, ses dérives asymétriques, etc. On peut naviguer au large mais aussi près des côtes. Le centre d’entraînement de Port-la-Forêt est super pour se préparer. On fait du sport, on apprend la météo, on s’entraîne sur l’eau… Il y a une vraie dynamique de groupe. C’est génial. Je navigue en double avec Romain Attanasio qui court depuis huit ans en Figaro, ou encore Samantha Davies, qui a quatre ans de Figaro derrière elle…. Ils ont plein de choses à m’apprendre. Et puis il y a tous les autres figaristes que l’on connaît comme Gildas Morvan, Nicolas Troussel, Erwann Tabarly, Thierry Chabagny, etc… Cela me permet de progresser sur mes points faibles. J’apprends à régater, à naviguer au contact… Je suis plutôt quelqu’un du large. Pour moi, c’est une nouvelle discipline. Je veux apprendre un maximum de choses, combler les lacunes, engranger de l’expérience et continuer dans cette dynamique d’apprentissage ».
"Je vise le classement des bizuths"
Gestion de la fatigue et de la pression, navigation au large, la jeune navigatrice possède déjà quelques atouts dans son jeu. Ses quatre années de 6.50 et ses deux mini-transats ont déjà été riches d’enseignements qui lui seront précieux pour sa nouvelle vie en Figaro. D’autant qu’avec 1 880 milles, trois étapes (et non plus quatre) entre la France et l’Espagne, via la Mer Celtique et la Mer d’Irlande, et un plateau d’exception, la 39e édition de la Solitaire s’annonce corsée. « Je vais me battre uniquement sur le classement bizuth», assure Isabelle Joschke. Un classement qui compte déjà 25 pré-inscrits dont certains ont largement fait état de leurs talents sur d’autres circuits. On peut citer Adrien Hardy en 6.50, qu’Isabelle connaît bien, ou encore Thibaut Vauchel-Camus, champion de France de F18 en 2007 et Arthur Le Vaillant, 3e du championnat du monde de planche à voile. « Le Figaro est un support difficile, où la concurrence est rude. Mais je suis ultra-motivée, parce que c’est différent de ce que je faisais. C’est cela que je voulais », assure-t-elle.
Au programme de cette saison 2008, Isabelle Joschke a inscrit la Solo Figaro Les Sables du 26 au 29 mars, suivie de la Transmanche du 9 au 11 mai, de la Solo Concarneau du 23 au 25 mai – ces deux dernières courses étant qualificatives pour la Solitaire -, et de la Course des falaises du 16 au 22 juin. Summum de la saison, La Solitaire du Figaro se déroulera du 19 juillet au 17 août entre La Rochelle et l’Aber Wrac’h via Vigo et Cherbourg-Octeville. Et pour clore l’année, Cap Istanbul, la dernière épreuve du championnat de France de course au large en solitaire entre Nice et Istanbul via Cagliari (Sardaigne), Syracuse (Sicile), Iraklion (Crête) et Bozcaada (Turquie) du 9 septembre au 11 octobre.