Aux côtés du Français Loïs Berrehar, Sam Goodchild a mené l’IMOCA MACIF Santé Prévoyance, dessiné par Guillaume Verdier, à la victoire sur des 48 Heures Azimut marqués par de faibles conditions de vent, devant l’IMOCA Teamwork-Team SNEF de Justine Mettraux, arrivé deuxième.
« On était frustré d’avoir pris un mauvais départ, mais on est resté concentré et, petit à petit, on a réussi à grappiller des milles », raconte Sam Goodchild. « C’était pour nous la reprise du bateau en double, après nos navigations sur The Ocean Race cet été. Avec la Transat Café L’OR qui arrive très vite, c’était important. Entre nous, c’est fluide, ça se passe bien, le bilan est très positif. » De l’occidentale de Sein à l’entrée de l’estuaire de la Loire, les deux marins, malgré un départ en demi-teinte, ont su grappiller mille après mille, contrôler la flotte, maintenir la pression, trouver la bonne trajectoire… 48h sur le pont, attentifs aux moindres variations du vent. « Au-delà de la bonne ambiance, il y a une bonne complémentarité, chacun amène son point de vue », souligne Guillaume Gatefait, médiaman embarqué. « Leur personnalité est différente, Loïs plus fougueux et Sam plus posé. Ça fonctionne vraiment bien entre eux. Je garde l’image des orages cette nuit : pas de vent, mer plate, ciel d’encre et un feu d’artifice au-dessus de nos têtes. Les conditions étaient très instables, il fallait que Sam et Loïs soient sur le pont ! »
Un duo en confiance avant la Transat Café L’OR
« Nous sommes trop contents ! On n’a pas forcément très bien commencé, mais on est resté très concentré, on a su faire notre route et peaufiner nos automatismes » souligne Loïs Berrehar. « Pour nous, c’était parfait comme course : on s’est appliqué du début à la fin. On a aussi une bonne arme, le bateau est exceptionnel ! Se régler tous les deux et réussir à prendre le lead, c’est hyper positif. »
Sam Goodchild et Loïs Berrehar ont également profité de ces 48 heures en double pour peaufiner leur préparation à la transat. « Chaque heure, chaque mille passé en mer et en course est hyper important. On a même testé le spi, une voile peu utilisée en IMOCA mais qui pourra nous servir sur la Transat Café L’OR » explique Sam Goodchild. Prochaine étape : récupération et affûtage, avant de se présenter au départ de la transat avec l’ambition de continuer la série victorieuse à bord de MACIF Santé Prévoyance.
Pour la navigatrice suisse Justine Mettraux, cette course de 48 Heures a marqué un retour bienvenu sur le podium, après avoir mené la flotte en début de course aux côtés de son co-skipper français Xavier Macaire. Mettraux a qualifié cette performance de « résultat solide » au terme d’une épreuve exigeante disputée dans des conditions calmes, où son duo a franchi la ligne avec seulement une minute d’avance sur Charal, mené par Jérémie Beyou et Morgan Lagravière, troisièmes.
« Nous n’avons eu du vrai vent que durant les deux dernières heures environ, » expliquait Justine Mettraux à l’arrivée. « Quelques petites risées par-ci par-là, mais jamais plus de 10 à 12 nœuds. Des conditions très légères, très instables, qui obligeaient à rester concentrés en permanence. Nous avons pris un bon départ avec Xavier, bien placé sur le bon côté du plan d’eau, ce qui nous a permis d’être dans le match dès le début. »
Ravie d’avoir devancé Charal pour la deuxième place, la Suissesse soulignait également la gestion des aléas : « Nous avons dû composer avec une avarie de la drisse du J0, mais avec Xavier nous n’avons rien lâché. Nous savions que nous relevions ce défi avec une petite équipe, donc c’est très satisfaisant de signer une belle performance ici. On voulait vraiment bien faire, et on est contents que ça paye. »
Mettraux et Macaire vont désormais se concentrer sur la Transat Café L’OR, entre Le Havre et la Martinique, dont le départ sera donné fin octobre. « Sur la Transat, les conditions seront totalement différentes, mais au moins nous savons que nous pouvons vraiment pousser le bateau et rester dans le match à son plein potentiel, » a résumé Mettraux.
Cette édition du Défi Azimut réunissait 12 IMOCA et marquait les débuts en compétition de plusieurs équipages et bateaux, parmi lesquels le duo français Armel Tripon – Tanguy Leglatin sur Les P’tits Doudous, une nouvelle coque VPLP construite en carbone périmé. Autre nouveau dans la Classe : Nicolas D’Estais (France), avec son co-skipper suisse Simon Koster, sur Café Joyeux, l’ancien Monnoyeur – Duo For A Job.
Ce duo a livré une course remarquable sur un IMOCA à dérives et a longtemps été en lice pour le podium avant de terminer quatrième. Ancien adhérent de la classe des Mini 6.50, Nicolas D’Estais a pris beaucoup de plaisir à piloter ce bateau historique, premier IMOCA à dérives lors du dernier Vendée Globe et qui avait remporté le tour du monde en solitaire au classement général sous la houlette de François Gabart en 2012-2013.
« Ce bateau est vraiment facile à faire avancer, et nous en avons profité au maximum, » expliquait D’Estais à l’arrivée. « Ce que l’on retient, c’est que c’est une super machine. Il y aura toujours des conditions où on pourra l’exploiter pleinement. À nous de tirer le meilleur parti de chaque situation et de tenir bon quand c’est plus difficile. » D’Estais voyait aussi des similitudes avec son ancien Mini : « Tout est plus lourd. Les voiles, les cordages, tout est plus lourd. Mais au fond, c’est essentiellement un grand Mini. »
Le skipper de Café Joyeux, qui a commencé sa carrière professionnelle dans le conseil en strategie avant de se consacrer pleinement à la course au large il y a quatre ans, s’est réjoui du lancement réussi de ce nouveau projet. « Avant tout, c’est l’aboutissement d’un projet que j’ai construit avec Café Joyeux au cours de l’année passée, » a-t-il confié à la Classe. « Être simplement sur la ligne de départ est le résultat de 12 mois de travail intense, avec tous les partenaires qui nous ont rejoints. Donc oui, c’est un très bon départ, une introduction sportive vraiment positive. »
D’Estais et Coster se tournent désormais vers la Transat Café l’OR. « Cela va arriver très vite. Ce n’était que notre sixième sortie sur le bateau et il reste encore beaucoup de choses à améliorer, tant sur la préparation que pour mieux connaître le bateau. Mais je suis super excité à l’idée de prendre le départ. Nous ne pouvons pas espérer finir aussi bien à chaque fois. L’important, c’est d’en tirer le meilleur. Nous savons que nous avons une carte à jouer, » a conclu D’Estais.
Pendant ce temps, à Boka Bay, Paprec Arkéa de Yoann Richomme a pris la deuxième place de la course côtière derrière Biotherm, ce qui leur permet de confirmer leur rang de dauphin au classement général, juste devant Team Holcim-PRB mené par Rosalin Kuiper. En quatrième position, on retrouve Team Malizia de Boris Herrmann, qui conserve ainsi sa quatrième place au classement général, avec un point d’avance sur l’équipage d’Ambrogio Beccaria sur Allagrande MAPEI Racing. Les deux dernières places du classement général sont occupées par Canada Ocean Racing – Be Water Positive de Scott Shawyer (6e) et Team Amaala mené par Alan Roura (7e).
Source IMOCA Ed Gorman (traduit de l’anglais)