A cinq mois des Jeux, la pression monte chez les athlètes qui n’ont pas encore obtenu leur billet pour la Chine. C’est le cas de Sarah Steyaert et Sophie de Turchkeim en Laser Radial. Et c’est à l’issue du championnat du monde de la série que l’on devrait connaître le nom de celle qui représentera la France sur ce dériveur féminin. Le championnat, qui se déroule à Auckland en Nouvelle Zélande débutera samedi pour 6 jours de compétition de haut vol.
Double enjeu
Pour les françaises, l’enjeu est double. Il faudra d’abord figurer au meilleur niveau des 109 bateaux présents et des 39 nations représentées. Et puis, bien sûr, être la meilleure tricolore pour être sélectionnée pour Qingdao. La polyvalence et donc la facilité d’adaptation pourraient bien être une des clés de la réussite sur un plan d’eau qui pourrait, en ce début d’automne, sortir toute sa gamme météo. Situation anticyclonique, système dépressionnaire, vent synoptique fort ou faible brise thermique… à cette période de l’année, on peut s’attendre à tout. « La Nouvelle Zélande a un climat très tempéré ce qui signifie que nous pouvons rencontrer tous types de situations. Ce sera un championnat ouvert avec des conditions assez variées. Il faudra être polyvalent. C’est une stratégie que je connais bien car j’ai participé en 1993 à un championnat du monde là-bas. J’en garde le souvenir d’un plan d’eau pas facile mais intéressant » commente l’entraineur Pascal Lacoste.
Pour Sarah, comme pour Sophie, il faudra aussi résister à la pression que représente ce mondial si particulier comme savoir oublier l’œil expert du représentant du comité de sélection, en l’occurrence Claire Fountaine. Pascal, qui connaît bien les deux compétitrices, n’est pas inquiet. « Cela se jouera probablement sur des petits détails, un mental d’acier. Mais, elles ont maintenant l’expérience de ce niveau d’épreuves » explique celui qui sait aussi que les licenciées d’Antibes et de Chatelaillon tout comme Solenne Brain, leur partenaire d’entrainement, ont le potentiel pour figurer au meilleur niveau. Comme en témoignent leur place de 5ème pour Sophie et 8ème pour Sarah lors de la Miami Rolex OCR en janvier dernier. Verdict jeudi prochain, jour du printemps.
Françaises participant au championnat du monde de Laser Radial :
Sophie de Turchkeim (YC Antibes – Equipe de France Militaire)
Sarah Steyaert (CV Chatelaillon)
Solenne Brain (La Pelle Marseille)
Ils ont dit
Sophie de Turckheim :
« Je suis sereine, motivée et je me sens prête. Pour moi, ce mondial est une régate que je veux aborder comme n’importe quelle autre régate. Concernant ma préparation, quand je suis rentrée de Miami, j’ai enchaine avec des entrainements sur Saint Raphael. On a fait des mini blocs de trois ou quatre jours entrecoupés de un ou deux jours de repos. Francois Le Castrec et Lionel Pellegrino se sont relayés pour m’encadrer. Solenne Brain naviguait avec moi, ainsi que mes partenaires garçons Mathieu Frei et Aymeric Arthaud. C’etait un bon groupe et une bonne émulation sur l’eau.
Puis juste avant de partir, j’ai participe à un championnat de Méditerranée à Bandol. C’était bien pour se remettre dans le bain "régate ». Le plan d’eau d’Auckland a l’air d’être farceur. Le vent est changeant et apparemment, ça souffle tous les jours… et il pleut vraiment beaucoup !!! Je pense que ce qui peut faire la différence est d’avoir la tête hors du bateau. Mes forces ? Je me sens un peu chez moi ici (j’y ai habité pendant un an)…
et l’envie de bien faire ! »
Pascal Lacoste, entraineur :
« Sarah et Sophie ont toutes les deux fait la régate de préparation à Miami (Miami Rolex OCR). Elles ont ensuite eu plutôt des plannings individuels. Elles sont parties fin février à Aukland. Elles ont d’abord dû gérer le décalage horaire qui est important, 12 heures puis ont navigué en autonomie. Ensuite, je suis arrivé sur place pour les encadrer pendant cinq jours avant le début du mondial. Il a surtout été question d’affutage, c’est-à-dire de petits réglages techniques, de navigations courtes et de découverte du plan d’eau. Ce sera une épreuve extrêmement importante pour les trois car Solenne Brain qui n’est pas retenue par le comité de sélection mais qui est partenaire d’entrainement y participera également. La tension risque d’être élevée car c’est une sélection. Mais, elles vont avoir le couteau entre les dents, l’envie de prouver, de faire une performance. Elles arrivent bien préparées, elles sont capables de faire de très bonnes choses. C’est un mondial particulièrement difficile car ce sera le dernier grand événement avant les Jeux. Et les Jeux, c’est dans cinq mois. C’est à la fois loin et proche. Il y aura 119 bateaux et 39 nations. Le niveau sera donc très élevé. C’est un vrai test. Les filles sont toutes polyvalentes, elles sont bonnes dans tous les temps. »