L’atmosphère des basses latitudes est en bien en train d’envelopper la tête de course. Vincent Riou : « le temps s’est couvert, il fait plus froid et nous avons aperçu les premiers albatros. Bref, ça sent le Sud, on y arrive ». A bord de PRB et de Paprec-Virbac 2 (31 milles plus loin), les polaires, cirés et bonnets sont donc de sortie.
Plus de 100 milles de gagnés pour Hugo Boss
Derrière, si Veolia Environnement (qui a choisi de « couper le fromage » en mettant de l’est dans son cap), doit commencer lui aussi à percevoir les signes annonciateurs du Grand Sud, le reste de la flotte poursuit sa descente autour de l’anticyclone de Sainte-Hélène dans un décor bien différent. Comme Roland Jourdain et Jean Luc Nélias, quelques équipages ont bénéficié, entre lundi et mardi, d’un joli coup d’accélérateur. Hugo Boss et Delta Dore ont trouvé du vent soutenu cette nuit, leur permettant de débouler à 16 /17 noeuds de moyenne et de refaire un peu leur retard : entre 75 et 100 milles de gagnés selon les tandems, de quoi réjouir Sidney Gavignet qui en redemande encore : « le vent nouveau est arrivé. Enfin!! On va pouvoir manger du mille, dévorer de la vague et sillonner l’Océan, encore et encore » nous écrit-il ce matin.
Dans la catégorie du meilleur ‘come back’, la palme revient à Hugo Boss. Alex Thomson est d’ailleurs coutumier du fait, lui qui adore pousser ses bateaux au maximum (rappelons qu’il détient le record de distance sur 24 heures en monocoque et en solitaire, avec 468 milles). Il le prouve ici encore. Malgré une grosse frayeur dans la nuit de dimanche à lundi, où l’équipage a évité de justesse la collision avec un cargo, le bateau noir était le plus rapide de toute la flotte.
Educacion sin Fronteras quitte les alizés
Mais ce retour de quelques concurrents par derrière semble avoir atteint son point d’orgue : il ne sera pas assez marqué pour menacer les deux leaders qui continuent leur descente sous spi à 15/16 noeuds de moyenne.
Et il n’a pour l’instant pas souri aux poursuivants, à savoir Temenos II et Mutua Madrileña, dont l’équipage était encore en t-shirt lors de la visio conférence du jour. Encore moins à Estrella Damm et Educacion sin Fronteras. A 1130 milles de la tête de course, Albert Barguès et Servane Escoffier commençaient tout juste à quitter les alizés pour entamer leur ‘tour’ de Sainte Hélène. Sur leur chemin, ils risquent à terme de rencontrer du vent fort avec le développement d’une dépression sur les côtes sud-américaines.