Avec deux monocoques d’ores et déjà amarrés à Barcelone et six équipages faisant route vers la capitale catalane, la Barcelona World Race est désormais en mode actif. A un mois du départ, un examen détaillé des palmarès des concurrents donne une idée assez précise du niveau de la compétition. Les figures phares de la classe IMOCA sont en phase d’approche, prêtes à élire domicile dans le port de Barcelone avant de prendre le départ, le 11 novembre, de la première course autour du monde en double et sans escale. Seize hommes et deux femmes s’apprêtant à repousser leurs propres limites et celles de leurs navires, sur le parcours le plus exigeant qu’un skipper professionnel puisse imaginer.
La Barcelona World Race a su attirer quelques-uns des meilleurs navigateurs que compte la planète voile, issus à la fois de la «scène solo» française et de la «filière équipage» anglo-saxonne. Une analyse rapide des états de service des marins engagés met en lumière quelques chiffres intéressants : 9 équipages, 7 nationalités, 6 monocoques 60 pieds IMOCA dernière génération. Un total de 36 tours du monde cumulés ! L’expérience des impétrants couvre un vaste spectre et englobe toutes les disciplines que compte la voile de haut niveau – de l’olympisme aux grands records – y compris les épreuves les plus emblématiques. On dénombre ainsi, après dépouillement des CV, un total de 22 participations à la Whitbread – Volvo Ocean Race, 9 participations au Vendée Globe, 9 participations à l’America’s Cup et plus de 2 millions de milles parcourus.
Inutile de préciser que la bataille navale planétaire va faire rage. Les équipages sont à un mois du coup de canon en pleins préparatifs.C’est le cas de Dominique Wavre et de Michèle Paret à bord de Temenos, quittant les rivages français comme s’ils partaient «pour un tour du monde en course. Le convoyage se fera en mode compétition, afin de prendre le rythme.» L’état d’esprit semble être le même pour tous les équipages, ayant mentalement enclenché la fonction «régate».
Ils ont dit :
Jonathan McKee, Estrella Damm :
«Nous avons travaillé la navigation, optimisé les outils dont nous disposons à bord, échangé avec des spécialistes dans ce domaine, et compulsé la littérature adéquate. C’est un aspect crucial de la course, et nous avons l’intention d’être à la hauteur.»
Javier "Bubi" Sansó, Mutua Madrileña :
«La bonne nouvelle, c’est que l’équipe tient ses délais. Nous sommes prêts à 75%, et 95% des choses les plus importantes ont été validées. Ce qui reste à faire est principalement superficiel, ou implique l’optimisation d’une technologie que nous avons d’ores et déjà. Pour utiliser une image, disons que la voiture est sortie du garage et qu’il faut maintenant faire chauffer ses pneus pour maximiser son potentiel.»
Jean-Pierre Dick, Paprec-Virbac :
«Avec Damian, nous avons vraiment hâte de naviguer, de reprendre en main le bateau et de mettre en pratique notre préparation. En plus du travail technique et de notre entretien physique, nous avons beaucoup bossé ces derniers mois sur la météo car la Barcelona World Race va être très stratégique !»
Jérémie Beyou, Delta Dore :
«A un mois du départ, je suis assez relax. L’équipe travaille beaucoup, mais nous sommes très à jour sur notre planning de préparation. Devant l’ampleur du projet, c’est plutôt très rassurant. Je n’ai pas de stress, je me sens bien !»
En bref :
. 9 équipes de niveau mondial
. 7 nationalités
. 6 monocoques 60′ IMOCA dernière génération
. 36 tours du monde cumulés
. 2 millions de milles parcourus au total
. 22 participations à la Whitbread – Volvo Ocean Race
. 9 participations au Vendée Globe
. 9 participations à l’America’s Cup
Le parcours :
. Départ – arrivée : Barcelone
. Tour du monde par les 3 caps, via le détroit de Gibraltar et le détroit de Cook