
Que s’est-il passé à bord de PRB, on ne le sait pas encore mais Kevin Escoffier à déclenché sa balise de détresse. Il y a de l’eau à bord. Heureusement d’autre concurrents ne sont pas loin. Jean Le Cam est à 26 nm de lui.
Kevin Escoffier évoluait en 3e position du Vendée Globe en ce 22e jour de course lorsqu’il a déclenché sa balise de détresse (mayday). Il progressait tribord amure derrière un front dans un flux de sud ouest soutenu. A 14h46 (heure française), il a pu envoyer un message à son équipe à terre, expliquant qu’il avait de l’eau dans le bateau. Les secours (CROSS de Gris-Nez, MRCC Cape Town) se mettent en place en lien avec l’équipe à terre de PRB, Jacques Caraës et l’équipe de la direction de course du Vendée Globe. Jean Le Cam, concurrent le plus proche a été dérouté pour se rapprocher de la dernière position connue du bateau au moment du déclenchement de la balise (40°55 Sud 9°18 Est). Il devrait arriver sur zone vers 17 heures (HF). Plus d’informations à venir.
Son dernier message 7h avant indiquait des conditions rugueuses : Rafales à 35 noeuds et mer formée à près de 4,5m, les conditions se durcissent sur la route vers Bonne Espérance.
A noter l’ironie du sort: C’est Vincent Riou sur PRB qui était allé porté assistance à Jean le Cam en 2009. Lire le récit
Depuis qu’il est officiellement entré dans les 40e, Kevin Escoffier affichait des moyennes impressionnantes à bord de son PRB, plan VPLP/Verdier de 2009. Il a parcouru 442,2 milles sur les dernières 24 heures au classement de 12h à la vitesse moyenne de 18,2 nœuds. Le Malouin était une nouvelle fois le plus rapide des bateaux de tête.
Bien installé à la troisième place du classement général depuis hier après-midi, Kevin pointait son étrave vers Bonne Espérance toujours poussé par le flux de sud-ouest. S’il n’était désormais plus qu’à 25,5 milles de Thomas Ruyant, 2e, il avait réussi à réduire la distance qui le sépare du solide leader Charlie Dalin (268 milles). Alors que cette tête de flotte a dû gérer hier un passage de front d’une première dépression australe, le skipper de PRB progressait sur une route plus septentrionale que celle du leader. Ce choix devait l’éloigner des effets du courant des Aiguilles qui part de la côte est sud-africaine pour s’étendre dans le sud-ouest. L’approche de l’océan Indien se fait ressentir notamment par une mer très formée. Kevin expliquait avoir quatre mètres de creux ce matin et s’attend à rencontrer des vagues de six mètres prochainement, au passage de la deuxième dépression. Car les heures qui viennent ne s’annoncent pas de tout repos pour les solitaires. Cette deuxième dépression va générer des vents forts qui pourront atteindre plus de 30 nœuds dès cette nuit et qui conduira la flotte jusqu’aux Kerguelen. A suivre, un troisième phénomène austral obligera à toujours plus de vigilance.
KEVIN JOINT A LA VACATION CE MATIN :
« C’est sûr qu’il y a un peu de mer et ce n’est que le début ! J’ai regardé la nav hier soir pour trouver une route qui prend en compte pas mal de paramètres : l’état de la mer, le courant des Aiguilles pour ne pas aller trop au Nord et se prendre un tourbillon avec le vent contre le courant, et puis la brise. Nous avons un premier coup de vent, mais c’est surtout le deuxième avec un passage de front qui influe sur la trajectoire à suivre…
Les fichiers météo ne sont pas encore raccord sur le déplacement de cette nouvelle dépression australe : il faut se positionner pour la première et vraiment bien pour la deuxième ! Il ne faut pas trop de vent sans trop perdre de terrain sur mes concurrents. Avec mes collègues, on a fait le choix de ne pas se retrouver trop près de Bonne-Espérance, donc les vagues et le courant des Aiguilles, c’est réglé. Charlie Dalin devrait d’ailleurs éviter la deuxième dépression, mais nous, le groupe des poursuivants, on va l’avoir ! Le passage du front le 4 décembre risque d’être assez solide… Mais on va d’abord affronter notre premier coup de vent avec 35 nœuds fichier et six mètres de creux. Là, on a déjà quatre mètres de vagues avec une brise assez irrégulière qui passe de 20 à 30 nœuds.
Côté température, ça va encore mais je commence à mettre des couches de polaires. Et l’eau a bien fraîchi : on voit la différence avec l’anticyclone de Sainte-Hélène. Mais je passe encore quelque temps dehors pour régler les voiles. Bon, je vois que mes comparses sont un peu plus lofés : il faut que je change de voile. »
L’ŒIL DE VINCENT RIOU, ANCIEN SKIPPER DE PRB :
« Ce week-end, Kevin a géré le passage de front de la première dépression australe. Il l’a passé en deux fois car il avait empanné trop tôt. Il a donc enchainé deux empannages. Plutôt courageux ! Cela lui a permis de limiter la perte de terrain. Il va vite. Dans les océans australs, les bateaux plus anciens peuvent être assez à l’aise. Et PRB est un bateau super marin ! Il m’envoie des petits mots sympas de temps en temps, je sens qu’il est en forme ! Le bateau l’est aussi. Après le passage de la dépression, ils vont rester dans du vent fort assez longtemps. En arrivant aux Kerguelen, ils seront à l’avant d’une nouvelle dépression. Tout cela va bien s’enchainer, pas trop le temps de souffler. »
LE POINTAGE DE 12H00
1 – Charlie Dalin (APIVIA)
2 – Thomas Ruyant (LinkedOut) : à 242,5 nm
3 – Kevin Escoffier (PRB) : à 268 nm
4 – Jean Le Cam (Yes We Cam !) : à 292,7 nm
5 – Yannick Bestaven (Maitre Coq IV) : à 323,7 nm