Avantage aux nordistes

Jean-Pierre Nicol
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Les marins ont assisté cette nuit au spectacle grandiose d’une voie lactée sur grand écran. Au petit matin, une myriade de feux de bateaux de pêche avait remplacé ceux des étoiles, « comme des bougies d’anniversaire sur le plan d’eau tout noir » s’amusait Jeanne Grégoire. Si le tableau nocturne est joli, la vigilance est aussi de mise sur la route de l’Espagne, que d’aucuns ont choisi sinueuse. Pour tenter de revenir dans le match, certains se sont largement démarqués hier soir. C’est le cas de Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs). « J’ai voulu tenter un truc différent, pas question de rester derrière » indiquait Nicolas à la vacation du matin. 26 milles dans le sud de Corentin Douguet (E. Leclerc/Bouygues Telecom), le concurrent du groupe de tête le plus au nord, l’actuel troisième du classement général avouait même avoir hissé son spi quelque temps. Il file actuellement au reaching sur la route directe, à 13,6 milles des leaders.,Plus loin sous son vent, Robert Nagy (Théolia) a lui aussi marqué fermement sa stratégie, mais se retrouve désormais isolé au milieu du plan d’eau: « Je n’ai plus personne en visuel. J’attends donc les positions avec impatience. J’ai joué une dizaine de virements et j’ai réussi à revenir, mais là, j’ai perdu de vue tout le monde ». Au classement de 4h00, Robert était pointé en 9e position, à 4,9 milles de la tête de course. Nicol, Desjoyeaux, Mahé séparés d’1,2 milles… avantage aux nordistes

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L’échappée de Christian Bos a fait long feu. Dans la nuit, le skipper de Belle Ile en Mer s’est fait rattraper puis doubler par ses concurrents du nord. Ce matin, le nouveau boss, s’appelle Jean Pierre Nicol, 28 ans, première participation à la Solitaire et déjà en tête hier dans l’estuaire de la Gironde. Résistera t-il aux assauts du vainqueur de la 2e étape, pointé à 0,5 milles de son tableau arrière ? Michel Desjoyeaux est toujours là en embuscade, prêt à faire parler son expérience lorsque les conditions de navigation se muscleront. Les skippers ont la chance de pouvoir s’apprêter en douceur en attendant le coup de vent qui devrait les cueillir dans la journée. La montée en puissance se fera crescendo, leur permettant d’ores et déjà de bien vérifier leur bateau, d’anticiper les changements de voiles et accessoirement de se reposer. Sur le pont de Banque Populaire, Jeanne Grégoire recevait les premières vagues annonciatrices. « Après, ce sera ciré, capuche, harnais et casque lourd ».