Le coup de vent est bien là !

Bertrand De Broc sur Les Mousquetaires Trophée BPE 2007
DR

Pendant les 36 prochaines heures de navigation jusqu’à La Corogne (on s’oriente vers une arrivée dans la nuit de mercredi à jeudi), ce ne sera pas une partie de plaisir, même pour les gros bras, même pour les plus expérimentés. La progression sera pénible, il faudra réduire la toile tout en gardant assez de puissance pour passer dans la mer. Ce matin, on mesurait 2,5 mètres de houle sur la zone. Les creux devraient encore prendre de la hauteur et atteindre prochainement 4 à 5 mètres. Il faudra donc faire le gros dos, veiller au matériel, tout en songeant à la course, pour ceux qui le peuvent encore. Car certains coureurs (un bon nombre de bizuth notamment) n’ont jamais expérimenté ces conditions de navigation à bord de leur Figaro Bénéteau 2. C’est certainement le cas de Jean-Pierre Nicol (Gavottes) qui mène toujours la danse à 0,5 mille de son nouveau dauphin Nicolas Troussel (Financo), au classement de 10h30. Avec le renforcement progressif du vent, les écarts entre les bateaux se réduisent à chaque pointage : ils sont désormais une bonne vingtaine à se tenir en l’espace de 10 milles. C’est donc un changement radical d’atmosphère (hier à la même heure, les bateaux étaient totalement encalminés), une nouvelle donne qui va offrir aux coureurs une sorte de nouveau départ à 195 milles de La Corogne. Mais le gros temps n’a pas encore fait le tri et la tactique a toujours sa place à ce stade de la course. Les concurrents sont répartis sur un axe nord-sud, Michel Desjoyeaux (Foncia), 3e à 0,8 mille, étant le plus extrême au nord. Si le vent continue de refuser, il pourrait bien voir le reste de ses poursuivants s’aligner derrière lui… une position idyllique avant le prochain virement. A l’opposé, Robert Nagy (Théolia), 6e à 1,8 milles et Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs), 17e à 9,8 milles assument désormais leur stratégie plus sud, à proximité de la route directe. Mais bientôt, d’autres critères que la stratégie vont entrer en ligne de compte : l’état de la mer, la capacité des marins à faire avancer les bateaux dans la grosse brise, leur résistance à la fatigue, l’absence de casse…. Deux concurrents semblent déjà avoir fais les frais de la situation. Jean-François Bulot, (Crédit Mutuel de Normandie-Ville de Caen) semble faire un cap vers Arcachon tandis que Erik Nigon (AXA Atout Cœur pour Aides) pointe en direction de Bilbao. La Direction de Course tente de prendre contact avec ces bateaux pour connaître leurs intentions.

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