Yann Eliès est arrivé hier depuis son port d’attache de Lorient, effectuant en l’occasion la troisième sortie de son tout nouveau monocoque mis à l’eau la semaine dernière. Le skipper Briochin a profité des bonnes conditions météo du jour, vent modéré et mer plate, pour effectuer une nouvelle sortie d’essais. Yann a décidé de monter très progressivement en puissance dans la mise au point de son bateau. La Calais Round Britain en juin ne constituera jamais qu’un galop d’essai avant de disputer avec plus d’autorité la course du Fastnet en août.
Le baptême d’un voilier est toujours un moment important pour un marin qui consacre des années à obtenir la chance de pouvoir disposer du voilier de ses rêves. C’est le cas de Yann Eliès qui a investi dans ce projet toute l’expérience et le savoir accumulés en près de 15 ans d’une carrière ponctuée de succès retentissants tant en Figaro qu’en maxi-multicoques. « Je suis heureux de pouvoir remercier demain lors de cette journée si importante tous ceux qui m’ont fait confiance et qui m’ont donné les moyens de disputer dans les meilleures conditions imaginables, à l’automne 2008, le Graal des marins, l’Everest des épreuves hauturières, le Vendée Globe. »
Zizou dans la Mecque de la course au large…
Zinedine Zidane, jeune retraité du football, découvre à travers Yann l’univers si particulier et si loin des paillettes de la course au large. Marseillais bon teint, il aime la mer et la tranquillité qu’elle lui procure lors de sorties en famille. Avec Yann, il découvre que le sport de haut niveau se conjugue aussi sous les embruns et au ras des vagues. Privilège rare, le skipper de Generali lui a aujourd’hui confié la barre de son plan Finot-Conq ; « Ses célèbres appuis ne lui ont pas servi à grand chose aujourd’hui » raconte Eliès, « Mais il m’a surpris par son sens du vent et sa qualité à la barre… ». Zizou a apprécié. Il en redemande même puisque rendez-vous est pris pour une sortie autrement plus sérieuse lorsque le bateau sera optimisé, « avec une nuit à bord de préférence » dixit le Ballon d’Or 1998.
Trois questions à Yann Eliès
Q. : Une journée pariculière se termine et demain sera encore plus spécial…
Yann Eliès : « Je vis au jour le jour depuis la mise à l’eau du bateau. Le baptême et le cassage de bouteille, les premières navigations et la relation quasi-charnelle que l’on établit avec le bateau, la venue de ce personnage hors du commun qu’est Zinedine Zidane, parrain du bateau, sont autant de grands moments que je savoure à leur juste valeur, en mesurant la chance qui m’est donnée.
Q. : Quelle relation est en train d s’établir ente vous et Zidane à travers le bateau ?
Y. E. « Marseillais, il a une relation particulière à la mer qu’il considère à juste titre comme un espace de liberté, de tranquillité et de bonheur. Ce lien commun fonctionne bien entre lui et moi. La petite sortie aujourd’hui que nous avons effectué lui a donné l’envie d’aller plus loin, de passer une nuit en mer et de connaître davantage encore notre univers et ce à quoi un vendée Globe peut ressembler. Il ne connaît pas encore toute la dureté de notre sport mais il a perçu la difficulté d’affronter seul les éléments à bord d’une telle machine. Il a à cet égard du respect pour ce que je fais. »
Q ; Etes vous superstitieux par rapport au rituel de la bouteille demain ?
Rires : « Nous allons faire ce qu’il faut pour que la bouteille casse. En ce qui concerne la superstition, je suis plutôt du genre à les transgresser, come lors de ce Figaro où, ayant remporté un prologue, on ne donnait pas cher de ma peau, et dont j’ai réussi ç gagner une étape. »