Il y avait de l’ambiance aux Sables pour l’arrivée du trio Jean-Pierre Dick 4e, Yann Eliès 5e et Jean Le Cam 6e qui ont tous peu remonter le chenal à temps. L’écart était d’1h25 entre JP Dick et Yann Eliès qui montre que le match a été intense jusqu’au bout et s’est joué en mode Figaro.
Les 3 hommes sont revenus sur leur course lors de la conférence de presse confiant les bons et les mauvais moments comme le joie du devoir accompli : Terminer le Vendée Globe.
JP Dick : ” La course développe une force mentale. Il faut en vouloir, y arriver. Cela me rend fier. Je suis heureux d’arriver. C’était une belle aventure. Chaque Vendée Globe est différent. Là il y a eu une vraie course en permanence. J’ai eu le sentiment d’être en compétition.”
Yann Eliès lui a eu du mal à prendre du recul. La tête encore en course. Prêt à arriver tout seul. Une arrivée, un moment pas facile à vivre.
Y E : “J’ai fait la course comme je voulais le faire. J’ai l’impression que mon objectif est atteint. J’ai été surpris par la fiabilité des foilers qui sont aux 4 premières places. Je félicite les architectes. C’est une sacrée performance. On se sent chanceux de finir. Passer au travers des Ofnis, tempêtes et avaries. Alors quand les autres font trois ou quatre Vendée Globe et les finissent, je leur dit bravo.”
JP : “Mon moment fort a été de passer par le détroit de Bass. L’option d’ordinateur qui m’a été proposé par mon routeur. C’était un moment chaud et au final une bonne option pour moi. Elle m’a permis de me repositionner et créer un écart important. L’autre moment, cela a été quand j’ai dépassé la porte des glaces. Il y a eu un bug sur mon ordinateur. Je n’avais pas les bons points. Heureusement que le comité m’a averti. ”
YE : “L’énorme dépression que nous avons eu était un moment fort. Quand la mer devient très grosse. Il faut avancer avec la mer. Je la voyais grossir, grossir. J’ai eu peur et à la fois c’était fascinant.”
JP Dick : ” Avant d’arriver, j’ai du plonger 2h pour enlever les algues que j’avais pris. Physiquement, j’ai l’impression que les algues poussent sur mon corps (rires). Mais pendant que je plongeais, le vent changeait et je reculais. ”
YE : J’ai compris qu’il y avait un petit quelque chose qui était caché quand on m’a demandé de monter au mât pour dégager un hook.
C’est dur. 80 jours en mer, c’est long. Je pense à ceux qui sont derrière. C’est un truc de fou encore plus en foiler. C’est du sport de haut de niveau.
JP : La longueur ne me choque pas. C’est un truc un peu dingue de se retrouver face à soi-même. Une aventure extraordinaire, hors du commun, des moments qui m’enrichissent.
Jean Le Cam est arrivé avec sa caméra dont le clac-clac-clac restera marquante pour le Vendée Globe de Jean Le Cam.
“Si on fait le ratio Budget classement, c’est Jean Le Cam qui a gagné de loin” pour Alain Gautier.
“Cette édition a été pour moi 2 personnes Vincent Riou et Bernard Stamm qui m’ont permis de côtoyer leur façon de faire à bord. Je me suis enrichi de leur expérience.”
“C’est un projet d’hommes que nous avons monté.”
C’était mon plus beau Vendée Globe. Il a commencé avant la course, il m’a beaucoup appris sur moi, sur les autres. De ne pas avoir peur.
Tout ce qu’on fait à bord, c’est l’halu complet dans des situations extrêmes. Comment l’être humain fait pour passer les étapes. Il faut y aller. C’est dur. Très dur. Mais en moyenne, ça le fait.”
“J’y vais parce que je pense que je donne du plaisir au gens. Ils m’ont amenés ici. Il y a des moments où c’est difficile, comme lorsqu’on m’a demandé de vendre mon bateau. J’ai dit non.”
” Avec Yann, cela a été extraordinaire. Je sais que je le vois à l’AIS à 12 milles. Je sais quand je suis bon ou pas. Dans le sud, c’était la première fois qu’on parlait à quelqu’un. Nos échanges avec Yann c’était deux cochons qui parlaient dans la même porcherie.”
“Etre au départ c’était un soulagement, le Cap Horn aussi et l’arrivée c’est t’es content.”
” Je n’ai pas manqué de nourriture parce que le Lyophilisé c’est un truc de fainéant. C’est pour ceux qui n’aiment pas matossé. On doit avoir 4t de ballast. La nourriture ça sert à matosser. C’est un trou dans la jauge. Les choses légères et délicates sont dans un filet. Si tu matosses les chips, je te raconte pas la fin de l”histoire. Tu fais de la poussière mélangée avec du beurre. Je ne matosse que ce qui est dense. On ne matosse pas des plumes.” (rires).