Vacation IDEC : L’aventure du Sud commence

Trophée Jules Verne
© JM Liot/DPPI/IDEC Trophée Jules Verne

Francis Joyon, Gwenolé Gahinet et Boris Hermann était en direct pour raconter leurs 10 jours de mer et le programme à venir dans les jours qui viennent. On les sent en confiance à bord d’IDEC et prêt à attaquer le Sud où ils risquent de descendre plus bas que prévu. Intéressant également comment à l’heure des réseaux sociaux et de la messagerie instantanée, à l’autre bout du monde Francis Joyon et le routeur Marcel van Triest s’échange en permanence des SMS pour calibrer le logiciel de routage avec le ressenti de la mer et du vent par les marins.

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Francis Joyon : On longe les iles qui dépendent de l’archipel Tristan da Cunha. On a traversé le front cette nuit, on était dans la grisaille. Maintenant on est dans la lumière avec la vie marine. Tactiquement, on fait route cap vers le sud. Une fois dans le sud on sera obligé de contre-border dans les 40 degré sud. On était content de ne pas louper la dépression. On a pu s’accrocher. On aura encore un temps correct au Cap de Bonne Espérance. Ca glisse mieux que cette nuit où on avait une mer croisée. C’était un peu brutal. Après 10 jours de course, ça s’est enchaîné conformément à ce que on espérait. Notre expérience à bord grandit après ces 10 jours. On a tenu nos objectifs en terme de vitesse et de distances parcourues. On alterne les postes sans arrêt. Il y a en a toujours deux qui se reposent.
On aborde le sud en sachant qu’on va devoir descendre très sud. Le passage normal se fait vers une latitude 45 Sud. On va devoir descendre plus bas pour éviter un anticyclone qui bouche la route normale. C’est la quatrième fois que je suis dans ces mers. C’est toujours magique.”

Gwénolé Gahinet : “On se partage l’informatique avec Boris. Ces dix derniers jours étaient intenses en dehors des deux jours au large du Brésil où on a pu un peu souffler. J’ai l’impression que le temps passe à toute vitesse. Barré, dormir, s’occuper de différentes tâches. J’ai à peine le temps d’écrire des mails à ma famille. C’est intense, la vitesse du bateau est impressionnante. J’apprends beaucoup notamment comment savoir se placer en fonction des fichiers météos. La bonne surprise du réveil c’était de voir la terre ce matin. Il faut accepter la vitesse à bord et comprendre la limite du bateau. C’est un bateau très sain. Il accepte les petites erreurs. Il nous met rarement dans des situations difficiles mais cela reste un multicoque. Il faut faire attention de ne pas trop attaquer dans les vagues. On a eu des conditions de vents et de mer très variées depuis le départ. Là on sent qu’on arrive dans un autre monde.
Pour les routages, c’est surtout Francis qui discute avec Marcel Van Triest en messagerie instantanée. A chaque instant on peut envoyer des infos à Marcel et lui aussi. On échange sur l’état de la mer et la force du vent. Il y a beaucoup de discussions. A bord chacun se sent impliqué.
Depuis le Brésil, je n’avais jamais mis les pieds dans cet endroit. L’entrée dans le sud va être rapide. Les routages nous y amène très vite. Il va falloir sortir les gants et les cagoules. Cela se passe très bien avec Francis. Il est hors quart, il fait aussi le médiaman. Il donne souvent des conseils.”

Boris Hermann: ” Le plus dur était presque le départ. Le plus rapide c’était avant-hier. C’était assez impressionnant avec des pointes à plus de 40 noeuds pendant 10 minutes. Je connaissais déjà le bateau. Avec le petit gréement, c’est plus rapide. C’est très agréable à la barre. On fait des quarts d’1h30. Mais à la fin, c’est parfois stressant quand les conditions ne sont pas stables. C’est l’état d’esprit d’aventure qui commence avec les premiers Albatros que l’on a aperçu. Voir la terre de loin et inaccessible. C’est assez fascinant.”