Jeanne Grégoire (Banque Populaire):
"On n’a fait que la moitié de la course, on a des conditions intenses depuis le début et on a tous géré d’une manière différente. Je pense qu’à part Erwan (Tabarly) et Nico (Lunven) qui sont vraiment un cran au dessus depuis le début, ça va ça vient. Moi j’avance à mon rythme comme je gère depuis le début. C’est sûr que là, dans ces conditions, j’aimerais bien pouvoir attaquer beaucoup plus mais je sais que je n’ai pas la caisse pour le faire donc je ne le fais pas. Il y a un truc que je me dis sur cette course, c’est que ce n’est pas gagné qu’on arrive bronzé aux Antilles. Je pense qu’on va arriver en ciré et ce sera la première fois que ça m’arrive. C’est sûr que quand là je vois Thomas (Rouxel) et Romain (Attanasio) qui continuent à attaquer, je dis "Whaou les mecs, ils envoient quand même !" L’état de la mer va mieux. Par rapport à ce qu’on a du vous dire ces derniers temps, c’est quand même un peu en train de se lisser. On commence à avoir des vents un peu moins souvent supérieurs à 32-33 nœuds. Ca commence à tourner beaucoup plus entre 25 et 30 nœuds. En gros pour moi ça veut dire une dernière grosse sieste et puis après il va falloir ré-attaquer. Ce qu’on attend c’est que ça adonne et que ça mollisse un peu. Je pense que tout le monde sera content, que ce soit les mecs qui attaquent à l’heure actuelle ou n’importe qui de la flotte, parce que ça veut dire que tu envoies le spi.
Romain Attanasio (Savéol)
"Je n’ai pas mangé, pas dormi, rien. C’est encore un peu chaud là d’ailleurs. Je suis juste venu prendre la position. J’ai essayé d’estimer un peu la marge.
J’ai 30 nœuds au spi, assez serré, le bateau marche entre 11 et 15 nœuds. Donc c’est encore au taquet j’ai fais une pointe à 20.3 nœuds. Donc ça marche plutôt pas mal. Ce n’est pas de tout repos. Je ne comprends pas ce qu’il y a eu pas la nuit dernière, mais la nuit d’avant, j’ai pris 20 milles dans le nez. J’avais du vent fort et après plus rien, je suis tombé dans deux nuages énormes. Les autres sont partis et moi je suis resté deux heures posé, le bateau n’avançait quasiment pas. C’est horrible je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Et après j’ai retouché du vent. Au début j’ai un peu galéré, j’ai fait grand spi, j’ai braqué, j’ai affalé, j’ai rebraqué à nouveau.(…) Maintenant j’espère que çà va aller mieux et que ça va se calmer un peu".
Francisco Lobato (Roff) :
"Tout va bien. C’était un début de course très varié avec deux moments assez crevants qui ont pas mal causé de dégâts. Au début du coup de vent, le petit spi que j’avais réparé, a explosé et juste après il y a eu une rafale de 55 nœuds de vent. J’aurai pu perdre mon mât au lieu de ne perdre que le spi. Après ça j’ai continué sous génois et grande voile. C’est un peu étrange d’avoir l’impression de virer un peu à la croisière. Il va falloir renvoyer le seul spi qui me reste, je veux pas qu’il explose et je ne veux pas me retrouver aux Antilles sans voile."
Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Espoir) :
"Ca pourrait aller mieux. C’est un peu difficile. La nuit d’avant a été dure. Ca fait un peu plus de 24h que j’essaye de rendre étanche le bateau pour réparer mes spis car je n’en ai plus aucun. J’essaye de re-fabriquer un spi. Je reprends les bouts et les colle au Sicaflex. J’ai terminé il y a quelques heures. Le souci, si ça marche, c’est que je ne pourrai pas le renvoyer avant d’avoir moins de 15 nœuds de vent. Donc il faut que j’attende que le vent se calme. La marche du bateau, je m’en fous. Mon objectif, c’est d’aller en Martinique. Sachant que je n’ai plus de spi et que l’on est au milieu de l’Atlantique, c’est un peu compliqué. Le but, c’est de réparer ça tant bien que mal. Dans 40 nœuds, ça souffle un peu dans tous les sens, à l’intérieur c’est un peu difficile. J’ai un peu l’impression de faire du gribouillage comme les enfants."