Voix du large…

    Marc Guillemot (Safran) : « Je suis dans un gros grain blanc avec des vents assez costauds, mais tout va bien à bord. Un bon 30 nœuds : heureusement que j’avais réduit car il y avait des prémices qui montraient que le vent avait tendance à monter. Je ne suis pas plus mal avec un petit foc devant. Je vais à 16,5 nœuds, quant à ma trajectoire… C’est une décision qui n’a pas été simple, ça fait deux jours que j’y pense. J’essaye de passer à l’Ouest du centre anticyclonique, ce qui n’est pas forcément la route optimale aujourd’hui, mais je pense que dans quelques jours, ça va être pas mal. J’ai essayé d’être à fond et je pense que le bonus arrive. J’ai envie d’arriver aux Sables, c’est sûr, mais là pour l’instant, j’essaye de gérer une remontée de l’Atlantique compliquée, pas confortable et difficile. »

    Samantha Davies (Roxy) : « Cette nuit, j’ai eu toutes les conditions, depuis 8 nœuds jusqu’à 30 nœuds et des grains avec un ciel clair, sans avertissement. J’étais à bloc, jusqu’au matin. Marc se décale vers l’Ouest : j’ai regardé et je ne vois pas pourquoi il faut aller dans l’Ouest, pour moi c’est plutôt une route Est qu’il faut prendre parce que l’anticyclone ne fait que monter et se déplacer vers l’Ouest. Du coup, je ne sais pas si Marco va réussir à faire le tour. Peut-être que c’est à cause de ses voiles qu’il essaye de chercher le portant au plus vite. Moi, je continue ma route. J’ai envoyé une photo à Michel et j’en ai reçu une, prise pendant la soirée, avec Mich et des " Roxy boys ", mon équipe ! Je viens tout juste d’apprendre pour Bilou et c’est une énorme, énorme tristesse. Je ne peux pas imaginer comme il doit être déçu, ça fait super mal, après tout ce qu’il a fait jusqu’à maintenant, toujours dans la tête de la course. Il ne mérite pas de ne pas finir, c’est trop triste. »

    Armel Le Cléac’h (Brit Air) : « Ce matin, c’était un peu plus compliqué, car la dorsale se couche sur moi et je me retrouve dans un vent un peu plus faible… Mais on va avoir une belle dépression qui va arriver, sous le cap Finistère : ça va être assez costaud, donc on essaye de préparer le bonhomme et le bateau. Ce qui est bien, c’est que ça va aller plutôt vite vers les Sables. Pour le golfe de Gascogne, les modèles changent au fur et à mesure de la journée, donc on verra bien. Demain et après-demain, ça va être tonique, avec de l’Ouest, du Nord-Ouest et surtout beaucoup de mer. Ça ne pouvait pas non plus être facile comme ça jusqu’aux Sables d’Olonne ! »

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    Raphaël Dinelli (Fondation Ocean Vital) : « En fin de nuit, je suis passé près des îles Diego Ramirez et là je suis en train de voir les montagnes sur l’île Hermite. Je pense que je vais avoir en vue le cap Horn, dans une heure, une heure et demie. Je ne pensais pas avoir la visibilité, mais le vent a basculé un peu dans le bon sens et je pense pouvoir le voir pour la troisième fois, ça va être sympa. C’est bien, parce que là, les conditions sont musclées depuis quelques jours et je sais que derrière, il y a un anticyclone. Je me bagarre comme un fou pour passer ce cap. Ça passe de 25 nœuds à 40 nœuds, je vois les grains autour de moi et je sais que dessous il y a un très mauvais temps. Je sais que ça va durer encore trois ou quatre heures. Je pense que je vais profiter du spectacle, ça va être un grand moment. »