Hervé Laurent à bord de UUDS

    “La nuit dernière, c´était la guerre à bord !””

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    Joint en ce début d´après-midi, le monocoque UUDS s´extirpait tout juste de conditions de navigation dantesques. Toutefois, l´état de la mer nécessitait encore beaucoup d´attention de la part d´Hervé Laurent et de Laurent Massot pour progresser sans encombre sur un océan toujours déchaîné. Hervé Laurent, la voix lourde de fatigue accumulée mais enthousiaste quand même, revient sur les conditions délicates de ce début de transat.

    “”La dépression de la nuit dernière a été beaucoup plus forte que celle rencontrée en Manche. Au passage du front dans la seconde partie de la nuit, nous avons subi pendant plus de deux heures un vent de 50 à 60 noeuds établis avec rafales. Ce qui était surtout très dur c´était la mer. Il y a une grosse houle d´ouest sur laquelle se superpose le train de vagues créé par le vent de sud – sud-ouest. Il en résulte des vagues pyramidales complètement incontrôlables. On les prend de face aussi bien que de côté. La nuit dernière, au plus fort du front, on a encaissé des chocs d´une extrême violence. C´était vraiment la guerre à bord et nous n´avions pas d´autre solution que de subir. Nous avons barré sans cesse pour tenter de diminuer les coups de boutoir de la mer sur la coque et le pont. Tout est trempé partout””.

    “”Maintenant, nous naviguons au grand largue (presque avec le vent complètement de l´arrière) avec un vent de nord-ouest – ouest qui a molli à 30-35 noeuds et qui adonne (qui tourne en devenant de plus en plus arrière). Nous sommes en permanence à une vitesse comprise entre 15 et 20 noeuds, sous grand-voile à deux ris et Solent. Ca va bien””.

    “”Le bateau ne semble pas avoir souffert de ces conditions, mais nous attendons une mer plus manoeuvrable pour faire une inspection détaillée. Actuellement, la mer est toujours très confuse et c´est difficile d´avancer sans tout casser. Il faut demeurer vigilant à la barre. Le pilote automatique ne peut pas tenir le bateau sur sa route. Heureusement que nous sommes deux à nous relayer, sinon les sorties de route seraient brutales !””

    “”On est content d´en avoir fini du gros mauvais temps et on attend le soleil avec impatience. Côté moral, ça va aussi””.

    “”Ces conditions de navigation face à une forte brise sont les plus pénalisantes pour UUDS par rapport aux protos plus récents que le nôtre. Nous avions hâte de changer de registre pour revenir sur les bateaux qui nous précèdent””.

    “”Nous naviguons à l´est du reste de la flotte, car nous attendons que la bulle anticyclonique qui se trouve devant nous grossisse très vite. Si c´est effectivement le cas, il faudra éviter de se faire piéger en serrant la côte espagnole, puis la côte portugaise pour échapper aux calmes. Nous sommes positionnés en conséquence. Nous sommes donc volontairement éloignés de la route directe d´après laquelle sont calculés les classements de l´organisation. C´est pourquoi nous sommes en queue de peloton. Nous saurons si cette option paye dans quelques jours””.”