Les dos en compote
« Hier, la salle de massage n’a pas désempli » confie Eric Lecerf, un des kinésithérapeutes du staff médical. Plus de trente coureurs se sont succédés sur les tables et ont confié leur corps aux mains expertes des soigneurs pour soulager des « raideurs articulaires et contractures musculaires, essentiellement au niveau des cervicales, des dorsaux et des lombaires. Parce qu’ils sont restés dans la même position pendant presque 400 milles » explique Eric Lecerf, grand habitué des sportifs qu’il voit défiler au centre de rééducation de Cap Breton. Etienne Svilarich (Sogeti), qui souffrait des côtes après une chute sur un winch, peut être rassuré. Les examens passés hier n’ont pas révélé de fracture. Son cas s’améliore de jour en jour malgré une douleur persistante. Mais pour lui aussi, La Solitaire continue.
Réveil musculaire
Transpirer, se vider les neurones, éliminer les toxines et aborder la prochaine étape en forme… certains ont abordé la matinée sous le signe du sport. A 10h00, Fred Duthil (Brossard) avait déjà couru, nagé, et s’apprêtait à aller goûter aux belles vagues de Santander sur sa planche de surf. Jeanne Grégoire (Banque Populaire) revenait de son footing et Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec) avait enchaîné natation, vélo et salle de gym avant d’inviter Yann Eliès (Groupe Générali assurance) et Gérald Veniard (Scutum) à déjeuner pour les remercier de leur aide en mer. Ces deux là devaient ensuite sortir en dériveur, pour une petite séance de navigation en Laser (encore du solitaire !) dans la baie.
Quant à Jean Paul Mouren (MarseillEntreprises), il était plutôt tenté par les pelouses verdoyantes d’un golf et cherchait un partenaire de jeu pour aller taper la balle. Même envie de vert chez Charles Caudrelier (Bostik) qui projetait une promenade dans les collines environnantes.
Un œil distrait sur la météo
Difficile néanmoins de couper totalement le cordon de la course. Par acquis de conscience, on allume les ordinateurs, on consulte les fichiers de vent, on réajuste sa navigation pour le passage délicat le long des côtes de la Bretagne sud jusqu’à l’arrivée à Saint Gilles Croix de Vie. Mais sans entrer dans les détails. « J’ai regardé la météo ce matin, ça a l’air assez compliqué donc, je ne vais pas me prendre la tête tout de suite. Il faudra certainement être en tête aux Birvideaux (phare situé au sud de l’Ile de Groix), je laisse mes grenouilles Jean Luc Nélias et Christian Le Pape réfléchir à la question » explique Eliès. « Je ne regarde jamais la météo trop tôt à l’avance. Avec la fatigue, il m’est souvent arrivé de m’embrouiller avec des trucs que j’avais vus deux jours avant le départ et ce n’est pas bon. » confirme Charles Caudrelier.
Le mot d’ordre : repos
Je vais « rester tranquille », « me laisser vivre et profiter de l’instant », « rester dans la phase de récup’», « essayer de dormir », l’heure est au repos avant d’entrer dans l’urgence.
Demain samedi, la pression va monter d’un cran. Il sera grand temps pour les skippers d’envisager les scénarios possibles tout au long des 314 milles de course entre Santander et Saint Gilles Croix de Vie.
Repos, bobos et météo à Santander…
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