Dans cette population Mini qui regroupe pour Les Sables-Les Açores-Les Sables, soixante-dix partants dont vingt-quatre étrangers représentants quatorze nations (Allemagne, Australie, Belgique, Espagne, Etats-Unis, France, Grande Bretagne, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Slovénie, Suisse, Tchéquie, Singapour), les femmes ne déparent pas dans le paysage ! D’ailleurs la Classe Mini est probablement la plus ouverte aux dames (plus de 8%, skippers ou équipières) et parmi les plus célèbres navigatrices, nombre d’entre elles sont passées par cette école de la course au large en solitaire comme Isabelle, Autissier, Anne Liardet, Catherine Chabaud, Ellen MacArthur, Jeanne Grégoire, Samantha Davis, Karen Liebovici…
Cette dernière reprend du service, après son Vendée Globe, dans la série Mini pour défendre les couleurs d’un nouveau voilier destiné à devenir une série (plus de dix exemplaires) construit au Canada et dessiné par Sébastien Magnen. Son Tam Tam aura du mal à suivre le rythme des prototypes derniers cris, plus toilés, plus légers, plus puissants, mais c’est la comparaison avec les voiliers reconnus comme série qui sera instructive, face aux Pogo-2 (plan Finot-Conq), Dingo (plan Rolland), Zéro (plan Lombard), et Tip Top (plan Manuard), ces derniers courant aussi avec les prototypes en attendant que le nombre d’exemplaires soit supérieur à dix construits. La navigatrice autour du monde aura aussi du répondant avec Isabelle Joschke, la jeune franco-allemande qui avait impressionné toute la flotte Mini lors de la dernière transat vers Bahia. S’investissant totalement sur le circuit, son Degrémont (plan Andrew Cape) n’est peut-être pas le plus rapide de la flotte, datant de 1999 et très typé pour le petit temps, mais la jeune femme a accumulé une expérience conséquente en trois saisons de course : cette année, elle a terminé seconde en solitaire lors du Trophée Marie-Agnès Péron et seconde encore comme équipière du Belge Peter Laureyssens, lors de l’Open Demi Clé.
Des séries en nombre
Si elles ne jouent pas tout à fait dans la même cour puisqu’un prototype est sur le papier au minimum 5% plus rapide qu’un voilier de série, cinq autres femmes s’alignent pour cette première édition de la course Les Sables-Les Açores-Les Sables. Marie-Christine Debrugière sur Lady Jim en est la doyenne (60 ans !) mais ce professeur a des milles dans les doigts comme équipière depuis plus de dix ans en régate. Ayant déjà pratiqué le solitaire, cette Charentaise se lance dans le circuit Mini cette saison avec un Pogo 6.50, un voilier d’ancienne génération mais Marie-Christine est plus focalisée sur le plaisir du grand large que sur un résultat canon.
Trois autres jeunes femmes ont les mêmes atouts en main puisqu’elles naviguent toutes sur un Pogo-2, un plan Finot-Conq dernier cri. Isabelle Magois (Voilerie Quantum) a déjà un palmarès long comme un jour sans vent et son métier, commerciale pour la voilerie Quantum, est un plus supplémentaire pour naviguer presque toute l’année. Elodie Riou (KPMG), avait déjà marqué la sélection Challenge Espoir de Port La Forêt cet hiver, et sa seconde place à l’Open Demi Clé démontre qu’elle n’a pas grand-chose à craindre sur l’eau. Reste que les Açores sont loin et que le grand large n’a pas la même couleur que les baies côtières… Enfin, Marine Chombart de Lauwe (Esprit 93) entame sa quatrième saison sur le circuit avec une belle Mini Transat (10ème) et une Transat Ag2r cet hiver. De quoi multiplier les expériences et acquérir le rythme particulier de la course en solitaire. Venue de presque le bout du monde, Elaine Chua (Pearl Energy Feng) a choisi un Zéro sur plan Lombard pour s’élancer dimanche prochain des Sables d’Olonne. Singapourienne, elle a déjà deux saisons de Mini à son actif dont une transat. Au sein de cette flottille de soixante dix bateaux, dont trente-quatre voiliers de série, il y aura de quoi pousser les machines et les organismes car le rythme très particulier de cette épreuve océanique se présente comme un mélange entre Solitaire du Figaro et transatlantique avec seulement sept à neuf jours de mer pour rallier les Açores. Une pose d’une semaine, puis se sera le retour le 15 août pour une arrivée aux Sables d’Olonne vers le 23-25 août.
Source Les Sables – Les Açores